Oussama Atar, mort en Syrie en 2017, a commandité les attentats du 13 novembre 1:17
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Gwladys Laffitte édité par Solène Delinger
Au procès des attentats du 13-Novembre, un enquêteur belge a dressé le portrait de l'un des accusés, Oussama Atar, mort en Syrie en 2017. C'est lui qui a commandité les attaques de Paris et de Saint-Denis. Vétéran du djihadisme belge, il faisait partie des Européens les plus gradés de l'Etat islamique. 

Commanditaire et superviseur des attaques de 2015 à Paris et de 2016 à Bruxelles, Oussama Atar a joué un rôle clé au sein de l'Etat islamique. Selon l'avocat général, il était "la figure centrale qui fait le lien entre toutes les personnes importantes de ce dossier". A la tête de la cellule des opérations extérieures de Daech, ce belge a notamment fait trois séjours en zone irako-syrienne. Un enquêteur belge est revenu sur son parcours lors du procès des attentats du 13-Novembre

Mis en examen en Belgique mais pas incarcéré

En 2003, il combat avec les insurgés irakiens après l’invasion du pays par les Américains. Il n'a alors que 19 ans. Il y rencontre le futur numéro deux de Daech, puis est arrêté et passe huit ans en prison, dont un séjour à Abou Ghraib, où il dira avoir été torturé. Pendant ce temps-là, en Belgique, sa famille mène une campagne médiatique pour le faire rapatrier car il est soi-disant "gravement malade", mais les autorités belges n’interviennent pas.

 

Recruté comme indic ? 

Il est mis en examen à son retour, mais pas incarcéré. "Et pourquoi lui avoir refait un passeport ?",  a demandé un avocat de parties civiles. "Je n’appartiens pas au ministère des affaires étrangères", a éludé l'enquêteur belge, avec désinvolture. Cette question est pourtant centrale car Oussama Atar est reparti en Syrie en 2013, d’où il ordonnera les attentats du 13 novembre. Le parquet se demande si la police belge l'a recruté comme indic ou agent double. 

Oussama Atar est tué en novembre 2017 en Syrie, vraisemblablement à la suite d'une frappe aérienne.