Alain Jakubowicz, Valentine Pariat Mathieu Moutous 1:37
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Marion Dubreuil , modifié à
Après les réquisitions de l'avocate générale, qui a demandé 30 ans de prison contre Nordahl Lelandais, la défense a pris la parole mardi, au dernier jour du procès du meurtre d'Arthur Noyer. L'avocat de l'accusé, Me Jakubowicz a tenté de démonter l'accusation qui retient l'intention de tuer. 

Le dénouement est proche dans le procès de Nordahl Lelandais, où le verdict est attendu mardi dans la soirée. Alors que l'ancien maître-chien est jugé pour le meurtre du caporal Arthur Noyer aux assises de la Savoie depuis la semaine dernière, l’avocate générale a requis la peine maximale 30 ans de prison contre lui, mardi matin . L'après-midi, la parole était à la défense : Nordahl Lelandais a présenté une dernière fois ses excuses à la famille Noyer la plaidoirie de son avocat Me Jakubowicz.

Démonter l'accusation sur l'intention de tuer

Nordahl Lelandais a répété qu’il n’avait jamais voulu la mort d’Arthur Noyer "jamais jamais". Son avocat a quant à lui cherché à démonter point par point l’accusation qui retient l’intention de tuer. Selon lui, le mobile sexuel ne tient pas : Nordahl Lelandais avait deux partenaires à l’époque, une femme et un homme disponibles à toute heure du jour et de la nuit.

Concernant les coups de poing mortels, Me Jakubowicz a plaidé que lorsqu'on veut tuer on ne frappe pas au visage. Pour la dissimulation du corps, l’accusé a juste cherché à s’en débarrasser, selon son avocat. Quant à l’extrême vulnérabilité du caporal Noyer, "on parle d’un militaire de 23 ans dans la force de l’âge, Il n’est peut-être pas bagarreur mais il sait se défendre".

Hommage à la justice

Alain Jakubowicz a admis les incohérences et les mensonges de son client mais "ça n’en fait pas un meurtrier ni un monstre", a asséné l’avocat qui s’est exprimé devant les médias pour la première fois à l'issue de l'audience. "Quel que soit le verdict qui sera rendu, je veux rendre grâce à notre justice, à cette justice qui sait prendre le temps d'analyser les choses, d'analyser les âmes parfois."

"Je veux rendre hommage aux magistrats professionnels, aux jurés auxquels, nous, avocats, sommes tant attachés", a-t-il ajouté. L’enjeu pour les jurés ce n’est pas de dire si Nordahl Lelandais a tué Arthur Noyer ou non mais s’il l’a fait volontairement. La peine encourue varie alors du simple au double entre 15 et 30 ans de prison.

Si les jurés d’assises retiennent le meurtre ils n’auront pas toute latitude pour prononcer la peine. S'ils ne votent pas 30 ans de prison, il n’y a pas d’intermédiaire, ils devront automatiquement descendre à 20 ans de prison, comme les a mis en garde l’avocate générale.