Procès d'Abdeslam : "S'il a un brin de conscience, il parlera"

Lundi, Salah Abdeslam va comparaître pour la toute première fois pour la fusillade de Forest en Belgique.
Lundi, Salah Abdeslam va comparaître pour la toute première fois pour la fusillade de Forest en Belgique. © AFP
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O.G , modifié à
Alors que s'ouvre lundi le procès en Belgique du seul survivant des commandos du 13-Novembre, Jean Reinhart, avocat de plus d'une centaine de parties civiles, explique à Europe 1 ce qu'attendent les victimes de cette première journée.

Va t-il parler ? Lundi, tous les regards sont tournés vers Bruxelles où Salah Abdeslam, seul survivant des commandos du 13-Novembre, comparaît pour la toute première fois pour la fusillade de Forest en Belgique, dans laquelle trois policiers ont été blessés. Jean Reinhart, avocat de plus de 80 victimes ou familles de victimes des attentats de Paris et de l'association 13onze15-Fraternité Vérité, explique à Europe 1 ce que les victimes attendent de ce procès.

Peut-être "l'occasion d'entendre ses premières paroles". "C'est une première prise de contact avec une personne qu'on nous présentait comme quelqu'un qui était rien, ce n'est pas le cas", explique Jean Reinhart, précisant que le président de l'association 13onze15 s'est lui-même rendu à Bruxelles lundi pour assister au procès. Arrêté en mars 2016, Salah Abdeslam n'a quasiment jamais parlé, que ce soit aux juges ou aux enquêteurs. "Il a parlé un tout petit peu, sous l'emprise d'analgésique à l'hôpital", rappelle l'avocat qui espère que cette première journée de procès sera l'occasion d'entendre "ses premières paroles". "Là, on peut en vouloir à son avocat [belge, ndlr] Sven Mary, qui avait dit qu'il collaborait avec la justice", regrette Jean Reinhart. "Ce sont des propos inconséquents car quelques jours plus tard, les attentats du 22 mars frappaient la Belgique". 

Le procès en Belgique : "un signe qu'il va participer à la vérité judiciaire". S'il ne parle pas au juge français, Salah Abdeslam lui écrit régulièrement pour lui demander un aménagement de ses conditions de détention. "Je pense qu'il y a un petit déclic", estime Jean Reinhart. Toutefois, le conseil rappelle la personnalité "extrêmement complexe" de Salah Abdeslam et confesse : "On attend pas grand chose de ce qu'il pourrait dire", rappelant qu'un ordinateur a tout récemment été découvert, qui contenait son testament et dans lequel il expliquait que sa ceinture explosive n'avait pas fonctionné. "C'est une personnalité extrêmement complexe", indique l'avocat. "Mais le fait qu'il ait voulu aller à son procès en Belgique est pour nous un signe qu'il va participer à la vérité judiciaire", ajoute-t-il. "Il est le seul qui pourrait donner des éléments de contexte", poursuit Jean Reinhart qui rappelle que c'est ce qu'attendent 130 familles endeuillées et 450 blessés des attentats de Paris. "S'il a un brin de conscience, il parlera".