Emmenés enfants par leurs parents en Syrie pour rejoindre l'État islamique, trois Français exigent un rapatriement
Emmenés en Syrie alors qu'ils étaient mineurs par leurs parents, trois jeunes Français veulent contraindre, par une décision du tribunal administratif, l'État à réexaminer leur situation. Leur objectif est de pouvoir obtenir, à terme, un rapatriement vers l'Hexagone.
Ils avaient entre 11 et 12 ans lorsque leurs parents les ont emmenés en Syrie pour rejoindre l'État islamique. Aujourd'hui, âgés de 22 à 23 ans, Youssef Boudouaia, Adem Clain et Amza Benabed veulent contraindre l'État français à réexaminer leur cas dans le but d'obtenir un rapatriement.
"La situation sur place" rend les "opérations de rapatriement extrêmement difficiles à mener", selon le ministère des Affaires étrangères
Pour cela, ils espèrent obtenir une décision positive du tribunal administratif de Paris qui devrait rendre sa décision dans une quinzaine de jours, selon leur avocate, Me Marie Dosé. À la chute de l'État islamique, ils ont été enfermés dans des camps tenus par les forces kurdes, il y a maintenant six ans de cela.
Leurs demandes de rapatriement ont été rejetées en 2024 par le ministère des Affaires étrangères français, qui justifie sa décision par "la situation sur place, particulièrement complexe et dangereuse" qui rend les "opérations de rapatriement extrêmement difficiles à mener".
Il y a urgence pour "ces jeunes majeurs qui ont été emmenés en Syrie et qui n'ont rien choisi".
Selon Me Marie Dosé, il faut les rapatrier de toute urgence car les trois hommes "ont été emmenés en Syrie et n'ont rien choisi" et qu'ils sont dans un état préoccupant. Youssef Boudouaia, originaire de Strasbourg, a de multiples blessures sur tout le corps et "il fait des crises d'épilepsie tous les jours".
Adem Clain, fils de Fabien Clain qui avait revendiqué les attentats du 13-Novembre, est détenu dans le même camp que Youssef Boudouaia et il présente une grave blessure à la jambe, selon son avocate. Amza Benabed a lui été transféré en Irak, ce que son avocate a appris durant l'audience.
"La France a décidé de le transférer en Irak pour qu'il soit condamné à mort avec une peine qui sera commuée en peine à perpétuité", s'indigne Me Marie Dosé, qui a rappelé à l'audience que son client est aveugle de l'œil gauche, blessé à l'épaule et à la tête, et "tombe régulièrement dans les pommes".