Précarité étudiante : des manifestants forcent les grilles du ministère de l'Enseignement supérieur

© Capture d'écran Twitter/Charles Baudry
  • Copié
avec AFP , modifié à
Quelques dizaines de manifestants se sont introduits mardi soir dans la cour du ministère de l'Enseignement supérieur, lors d'un rassemblement contre la précarité étudiante. 

La grille d'entrée du ministère de l'Enseignement supérieur à Paris a été dégradée mardi soir par quelques manifestants venus d'un rassemblement d'étudiants devant le Crous pour protester contre la précarité après l'immolation d'un étudiant à Lyon, a-t-on appris de source policière.

Quelques centaines d'étudiants s'étaient rassemblés dans le calme en début de soirée devant le Crous de Paris, quand la manifestation "s'est transformée en cortège sauvage dans le quartier latin", selon la source policière. Quelques manifestants sont alors allés jusqu'au ministère de l'Enseignement supérieur, distant de moins de 2 km, et ont "dégradé" la grille d'entrée, selon la même source, ajoutant que le calme est revenu "après l'intervention des forces de l'ordre". Une partie de la grille a été forcée et mise à terre, remplacée dans la soirée par une palissade en tôle, a constaté un journaliste de l'AFP. Sur plusieurs vidéos publiées sur les réseaux sociaux, on voit des manifestants entrer dans la cour du ministère en criant "Vidal démission". Un tag "La précarité tue" a également été inscrit sur un mur du ministère.

L'étudiant de 22 ans est toujours entre la vie et la mort

Plusieurs rassemblements de centaines d'étudiants en colère, à l'appel du syndicat Solidaire, se sont déroulés mercredi dans plusieurs villes de France, notamment à Lyon où un étudiant de 22 ans s'est immolé vendredi devant un restaurant universitaire, et qui est toujours entre la vie et la mort à l'hôpital. En difficulté financière - il avait perdu sa bourse en "triplant" sa deuxième année de licence à l'université Lyon 2 - le jeune homme a expliqué son geste dans un message lu mardi. "Aujourd'hui je vais commettre l'irréparable, si je vise le bâtiment du Crous ce n'est pas par hasard, je vise un lieu politique", indiquait l'étudiant avant de passer à l'acte.