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Cédric Chasseur avec Jean-Luc Boujon et AFP
Quatre jours après le geste désespéré d'un jeune homme de 22 ans, qui s'est immolé par le feu devant un restaurant universitaire de Lyon, un millier d'étudiants s'est rassemblé mardi sur devant le Crous du chef-lieu de la région Rhône-Alpes, afin de dénoncer la précarité de la vie étudiante. 
REPORTAGE

Alors qu'il se trouve toujours entre la vie et la mort à l’hôpital Edouard Herriot de Lyon, brûlé à 90%, le jeune homme de 22 ans qui a tenté vendredi de mettre fin à ses jours en s'immolant par le feu a reçu le soutien de près d'un millier de personnes mardi, rassemblé devant le Crous de la capitale des Gaules. Pendant une heure environ, ils ont rendu hommage à la victime, avant d'écouter la lecture par quelques étudiants de la lettre que ce jeune homme a postée sur Facebook, juste avant d'accomplir son geste. Il y dénonçait la précarité étudiante, résultat selon lui des différentes politiques gouvernementales.

"Il n'avait plus de revenus pour vivre"

Son combat est aujourd'hui partagé par Bastien Peireira, militant du syndicat Sud-éducation, qui réclame que les pouvoirs publics "prennent leurs responsabilités" sur ce sujet. "Il n'est pas normal que des étudiants doivent en venir à de telles extrémités", dénonce-t-il, critiquant "un système qui broie les étudiants, qui précarise tous les individus et qui dégrade nos conditions matérielles d'existence."

Laëtitia, petite amie de l'étudiant qui s'est immolé à Lyon (960x640)

© Jean-Luc BOUJON/Europe 1

La petite amie de l'étudiant de 22 ans, Laëtitia, a également tenu à être présente dans ce rassemblement. Elle rappelle la galère dans laquelle vivait son compagnon depuis plusieurs mois, lui qui avait "redoublé à deux reprises sa licence 2 de science politique".

Pancarte de manifestants à Lyon devant le Crous 12.11 (960x640)

© Jean-Luc BOUJON/Europe 1

"Il a perdu les bourses, le bénéfice de son logement au Crous, il n'avait plus de revenus pour vivre", s'exclame-t-elle. Selon la jeune femme, il aurait fait cela "pour mettre en lumière ce qui se passe pour des milliers d'étudiants, pour éveiller les consciences".

Ce rassemblement a aussi été l'occasion pour les manifestants de faire des propositions à l'adresse du gouvernement : ils demandent notamment la réévaluation des bourses, dont l'obtention ne serait plus conditionnée aux résultats scolaires, ou encore la création d'un salaire étudiant.