Précarité alimentaire : "On arrive à faire un repas équilibré deux jours par semaine"

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Cela fait huit mois que Zahia et son mari fonctionne avec l'aide des associations pour se nourrir. © AFP
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Olivier Samain, édité par Clémence Olivier , modifié à
Selon un sondage Ipsos pour le Secours populaire publié mardi, un Français sur cinq a des difficultés à se procurer une alimentation saine pour se faire trois repas par jour. Zahia et Mohand, un couple de demandeurs d'emploi, racontent à Europe 1 leur galère quotidienne.

Manger bien et à sa faim n'est pas donné à tout le monde. Selon un sondage Ipsos pour le Secours populaire publié mardi, à deux jours de la présentation par Emmanuel Macron d'un plan gouvernemental de lutte contre la pauvreté, 21 % des Français assurent avoir des difficultés à à se procurer une alimentation saine pour se préparer trois repas par jour. Plus d'un Français sur deux dont les revenus mensuels sont inférieurs à 1.200 euros indiquent également avoir des difficultés à payer la cantine de ses enfants et près d'un sur deux (48%) estime avoir des difficultés à se procurer une alimentation variée.

Impossible sans l'aide du Secours populaire. C'est le cas de Zahia et Mohand, un couple de demandeurs d'emploi rencontré par Europe 1 dans un centre de distribution alimentaire du Secours Populaire, à Paris. Ces parents de deux enfants viennent ici une fois toutes les six semaines avec plusieurs sacs pour faire le plein de poulet, de poisson en barquettes et de denrées non-périssables. Selon eux, manger équilibré est impossible sans l'aide du Secours populaire.

"Au moins, ils ont un repas équilibré à la cantine". "Dans l'ensemble, on arrive à faire un repas équilibré deux jours par semaine, avec du poisson, de la viande et des légumes surgelés ou en conserve. Le frais c'est plus compliqué", assure Zahia qui se console en se disant que ses enfants de 8 et 5 ans peuvent a minima déjeuner à la cantine pour moins d'un euro par jour. "Au moins, ils ont un repas équilibré quand ils sont à la cantine. Je leur demande à chaque fois de finir leurs assiettes car ce sont des menus adaptés par les nutritionnistes", explique la mère de famille.

Cela fait huit mois que Zahia et son mari fonctionnent avec l'aide des associations. Ils ne vont qu'exceptionnellement au supermarché. "C'est au dessus de nos moyens", disent-ils.