Ponts de mai : a-t-on le droit de faire rater l'école à nos enfants ?
Alors que le mois de mai comporte cette année pas moins de trois ponts potentiels, il peut être tentant pour les parents de faire sécher les cours à leurs enfants pour profiter d'une escapade familiale. Si l'idée peut être tentante, elle n'est pas sans conséquence, et mieux vaut y réfléchir à deux fois avant.
La tentation peut être forte. Comme chaque année, le mois de mai offre son lot de jours fériés. Et 2025 est marqué par un calendrier particulièrement favorable, puisque le 1er, le 8 et le 29 mai tombent tous trois un jeudi. L'occasion est belle pour s'offrir une escapade (voire plusieurs) de quatre jours en posant seulement un jour de congé à chaque fois. Mais seulement voilà, si vous avez un ou plusieurs enfants scolarisés, les choses se corsent... L'idée peut alors être tentante de leur faire sécher les cours le temps d'une journée. Reste qu'il vaut mieux y réfléchir à deux fois, car cette échappée ne sera pas sans conséquence.
Le pont de l'Ascension autorisé
Mais avant tout, bonne nouvelle : sur les trois week-ends de quatre jours potentiels qui composent ce mois de mai 2025, seul le pont de l'Ascension est autorisé pour les scolaires, celui qui commence donc le 29 mai et qui enjambe le début du mois de juin.
Hormis ce cas précis, selon l’arrêté du 7 décembre 2022 qui fixe le calendrier scolaire des années 2023-2024, 2024-2025 et 2025-2026, élèves et professeurs doivent être en classe les vendredis 2 et 9 mai. L'école est donc obligatoire ces jours-là, comme tous les autres.
Dès lors, il n'existe que quatre motifs d'absence valables pour qu'un enfant rate l'école, rappelle le Code de l'éducation dans l'article L.131-8. "Les seuls motifs réputés légitimes sont les suivants : maladie de l'enfant, maladie transmissible ou contagieuse d'un membre de la famille, réunion solennelle de famille, empêchement résultant de la difficulté accidentelle des communications, absence temporaire des personnes responsables lorsque les enfants les suivent." Tout autre motif que ceux cités précédemment doivent faire l'objet d'une vérification des services de l'Éducation nationale et d'une autorisation spécifique.
Quelles sont les sanctions ?
En dehors de ce cadre précis, l'absence d'un enfant de l'école est considérée comme injustifiée. Dès lors, et dès la première heure, l'absence est consignée dans un registre. En primaire, l'absence est signalée aux parents qui doivent "sans délai en faire connaître les motifs au directeur de l'école ou au chef de l'établissement, conformément à l'article L. 131-8", rappelle encore le Code de l'éducation. Au collège et au lycée, l'élève peut être directement convoqué par le CPE pour justifier son absence.
Sans motif valable, l'établissement en information le Directeur académique des services de l’Éducation nationale (Dasen) et un avertissement en bonne et due forme est adressé aux parents.
Les choses se corsent ensuite à partir de 4 demi-journées d'absence non justifiées dans le mois. Le chef de l'établissement convoque les parents et l'équipe éducative est réunie spécifiquement pour ce cas. Si le cap des 10 demi-journées est franchi dans le mois, le Dasen est de nouveau averti de la situation et peut saisir le procureur de la République si une précédente mise en demeure adressée aux parents est restée sans effet.
Les parents s'exposent alors à une contravention de 4e classe, qui peut aller jusqu'à 750 euros d'amende. Dans les cas les plus graves, les parents risquent jusqu'à 30.000 euros d'amende et deux ans de prison si l'éducation de l'enfant et compromise.
En juin 2024, le tribunal de police de Narbonne a condamné une vingtaine de parents à une amende de 750 euros au motif de l'absentéisme de leur enfant.