Pollution de l'air : "Il y a quelques centimes de plus sur le prix de l'essence, mais combien vaut une vie ?"

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© NAIRI SARKIS / AFP
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Romain David
Olivier Blond, le président de l'association Respire interrogé par Matthieu Belliard sur Europe 1, estime que l'augmentation polémique des taxes sur les carburants est justifiée, alors que l'OMS fait état de 600.000 enfants morts dans le monde en 2016 à cause de la pollution de l'air.
INTERVIEW

Hasard du calendrier, deux sinistres décomptes sur les conséquences de la pollution de l'air viennent d'être publiés. Dans une étude rendue publique lundi, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) fait état de 600.000 enfants de moins de 15 ans tués dans le monde en 2016 par la pollution de l'air. De son côté, l'Agence européenne de l'environnement indique dans son rapport annuel, également publié lundi, que la pollution de l'air cause chaque année 500.000 morts prématurées dans les pays de l'Union européenne. "Les chiffres sont astronomiques, il faut faire quelque chose", s'alarme Olivier Blond, le président de Respire, association nationale pour la prévention et l'amélioration de la qualité de l'air.

Hausse des prix des carburants. "On entend les gens qui ne sont pas contents, qui grognent parce que l'on touche à leur porte-monnaie, ce qui est justifié. Mais, est-ce que l'on entend les parents qui grognent parce qu'ils doivent aller à l'hôpital tous les soirs car leurs enfants ont des crises d'asthme ?", interroge cet associatif au micro de Matthieu Belliard sur Europe 1.

Tandis que de nombreuses pétitions en lignes ont vu le jour depuis que le gouvernement a revu à la hausse ses taxes sur les carburants, arguant du financement de la transition écologique, Olivier Blond estime que le "sacrifice" demandé aux Français est mince face à l'enjeu de santé. "D'accord, il y a quelques centimes de plus sur le prix de l'essence, mais combien vaut une vie ?", interroge-t-il.

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Le gouvernement entend réduire le nombre de véhicules polluants. De son côté, le gouvernement entend également intensifier sa lutte contre les véhicules polluants. Bruno Le Maire, le ministre de l'Économie, et François de Rugy, le ministre de la Transition écologique, ont reçu lundi les constructeurs automobiles avec, à l'ordre du jour, un éventuel renforcement de la prime à la conversion. À ce stade aucune décision n'a été prise, mais les constructeurs se disent prêts à participer financièrement à la prime à la conversion, qui varie actuellement de 1.000 à 2.500 euros selon l'imposition du ménage et le nouveau véhicule choisi. Sa revalorisation pourrait notamment concerner les véhicules électriques et les hybrides rechargeables. "Diminuer les émissions des voitures les plus polluantes me paraît aller dans la bonne direction", salue Olivier Blond.