La pollution est revenue à la normale sur le périphérique parisien. 2:43
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Guilhem Dedoyard
L'arrêt de l'activité pendant le confinement a contribué à une baisse importante de la pollution à Paris. Avec le déconfinement, ces chiffres raugmentent, mais de manière progressive. Une bonne nouvelle pour Charlotte Songeur, ingénieure à Air Parif, comme elle l'explique sur Europe 1.
INTERVIEW

Le déconfinement est synonyme d'un retour de la pollution de l'air parisien. Pendant le confinement, les émissions, notamment celles liées au trafic routier, "avaient connu une chute brutale et sans précédent, (...) divisées par 4 par rapport aux niveaux pré-confinement" en Île-de-France, écrit mercredi dans un communiqué Airparif, qui surveille la qualité de l'air dans la région capitale. "Sur la période du 11 au 31 mai, la reprise progressive des activités, et particulièrement du trafic, a conduit à une remontée des quantités de polluants rejetés dans l'atmosphère pour les oxydes d'azote (polluant essentiellement émis par le trafic routier, ndlr) et les particules (PM10 et PM2.5) à des niveaux équivalents à 80% des émissions observées avant le confinement, et jusqu'à 90% pour le boulevard périphérique", indique l'organisme. Charlotte Songeur, ingénieure à Air Parif, était mercredi l'invitée d'Europe 1 pour commenter ces données.

Des émissions quasiment revenues à la normale sur le périphérique

Pendant le confinement, "on a eu une chute brutale des concentrations et des émissions. Du coup il y a eu moins de polluants dans l'air que les gens respiraient" confirme Charlotte Songeur. Un constat qui ne se limite pas à l'Île-de-France. Pendant le confinement tous les organismes de contrôle rapportaient "des chiffres vraiment similaires sur l'ensemble des agglomérations" avec des modulations par région, en fonction de si celles-ci utilisent "plus ou moins le chauffage au bois par exemple".

"Cette chute a été vraiment brutale et on a une remontée progressive depuis le déconfinement, on est revenu à 80 % du niveau habituel", détaille Charlotte Songeur. "On s'attendait à une reprise évidemment. Ce qu'il y a de bien, c'est qu'elle a été progressive, on est pas encore totalement revenu sur tous les secteurs, parce que le trafic n'est pas encore revenu à 100% donc c'est quelque chose de positif, on a encore un impact sur plusieurs polluants et notamment le dioxyde d'azote". Seule exception, donc : le périphérique parisien "où on est revenu quasiment aux émissions normales". Ce qui interroge les ingénieurs c'est "comment ça va pouvoir perdurer et comment agir sur du long terme ?"

"Il y a pas mal de mobilités douces qui sont privilégiées"

La piste la plus viable est l'utilisation de solutions dites "multimodales, pour améliorer la qualité de l'air de chacun". L'objectif est d'utiliser "sa voiture, quand on est loin du centre urbain, pour aller d'un pôle à un autre, utiliser les transports en commun sur des longues distances, évidemment quand on pourra et qu'il y aura moins de distanciation physique à respecter, et puis utiliser les mobilités douces dès qu'on est dans le centre dense de l'agglo".

Les mobilités douces c'est avant tout "le vélo, aller à pied" et "le télétravail pour des périodes qui sont possibles pour les entreprises qui peuvent faire du télétravail". Le confinement a toutefois initié des changements de comportement : "il y a pas mal de mobilités douces qui sont privilégiées dans plusieurs communes, ça fonctionne, on voit qu'il y a plus de cyclistes, je le vois tous les jours sur les pistes cyclables".