À Aulnay-sous-Bois, le chômage est presque trois fois supérieur à la moyenne nationale. 1:40
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Martin Feneau, édité par Ugo Pascolo
Le rapport sur la politique de la Ville de Jean-Louis Borloo peine à convaincre les habitants d'Aulnay-sous-Bois, alors que le chômage y est presque trois supérieur à la moyenne nationale. 

Ils n'y croient pas. Présenté jeudi à Matignon, le plan banlieues de Jean-Louis Borloo ne convainc pas les habitants d'Aulnay-sous-Bois, en région parisienne, malgré la proposition de création d'un fonds de cinq milliards d'euros et les 19 programmes pour "faire revenir la République" dans les quartiers face au "repli identitaire et communautaire". 

Manque de confiance. "Je n'attends même pas les résultats", glisse dans un rire une étudiante au micro d'Europe 1. "On a tellement entendus de beaux discours et il s'est passé tellement peu de choses. (…) C'est vraiment de belles idées, de belles propositions, mais je n'ai pas confiance." Parmi les mesures préconisées dans le rapport sur la politique de la Ville, le recrutement de 500 "correspondants de nuits" pour faire le relais entre la petite délinquance qui sévit dans les quartiers et la police.

"Moi, je côtoie ces jeunes-là : ils tiennent le mur six ou sept heures pendant la nuit et font leurs affaires dans la cité", explique Yassine, chef d'entreprise de 38 ans. "Je ne pense pas que leur parler soit une solution, il faut leur proposer quelque chose de concret", lance-t-il devant l'un des restaurants d'Aulnay-sous-Bois, ville dans laquelle le chômage est presque trois fois supérieur à la moyenne nationale.

"On veut juste avoir du travail, on ne demande que ça." De son côté, Bilel, 20 ans, a tiqué sur le projet national citoyen dédié à la jeunesse, qui mettrait l’accent sur les voyages scolaires et extrascolaires. "Nous aussi, on aimerait bien voyager, mais il faut bien de l'argent." "On veut juste avoir du travail, on ne demande que ça", ajoute-t-il. "Depuis que je suis sorti de l'école, j'ai déposé mon CV partout, mais on ne me rappelle pas." "C'est dur", avoue-t-il.