Pierre-Ambroise Bosse : l'avocat de la partie adverse dénonce "une orchestration"

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Julien Pearce, avec Anaïs Huet , modifié à
Pierre-Ambroise Bosse a été mis en examen pour "violences avec arme" après une altercation au mois d’août. Sur Europe 1, l'avocat de la partie adverse estime que le champion du monde du 800 m a tenté de retourner la situation à son avantage.
INTERVIEW

Que s'est-il vraiment passé dans la nuit du 26 au 27 août 2017, sur le parking du casino de Gujan-Mestras, en Gironde ? À l'époque, le champion du monde du 800 m, Pierre-Ambroise Bosse avait raconté avoir été pris à partie par un groupe d'individus qui l'avaient frappé. Il souffrait de fractures au visage et avait dû mettre un terme à sa saison. Un homme de 24 ans a été mis en examen, soupçonné d'être l'auteur d'au moins un coup de poing. Mais celui-ci a toujours nié la version de l'athlète, qui s'était longuement exprimé à ce sujet sur les réseaux sociaux et dans les médias. L'homme avait porté plainte à son tour, assurant que le sportif avait entamé les hostilités en lui jetant une bouteille de bière en verre. Jeudi, Pierre-Ambroise Bosse a été mis en examen pour "violences avec arme".

"Une mise en scène". Contacté par Europe 1, l'avocat de l'agresseur présumé s'est réjoui de ce qu'il considère être un juste retournement de situation. "Quand on se livre à une espèce de surenchère médiatique en racontant des choses qui ne sont absolument pas conformes à la réalité, on risque d’être rattrapé un jour par la réalité judiciaire", a déclaré Me Arnaud Dupin. "Monsieur Bosse avait dit que la plainte était ridicule et qu'il voulait tourner la page (sur Europe 1 le 20 septembre dernier, ndlr). Je pense qu’il voulait très certainement tourner la page de son épisode médiatique, d’une orchestration, et d’une mise en scène", estime-t-il.

Un jet de canette "à l'origine d'un déchaînement de violence". L'avocat du jeune homme de 24 ans ne nie pas les coups portés par son client à Pierre-Ambroise Bosse. Mais il souligne l'importance du contexte dans ce dossier. "Comme mon client l’a toujours dit, il a tout simplement été victime d’un jet de canette de bière en verre de la part de Monsieur Pierre-Ambroise Bosse. Et c’est ce qui a conduit à cet enchaînement de violence", assure le conseil, qui estime que le médaillé d'or a tenté de retourner la situation "à son avantage", et a de fait manqué d'honnêteté.

"Dommage de faire intervenir la justice". Selon Me Dupin, cette affaire aurait très bien pu ne pas prendre ces proportions : "C’est quand même un peu dommage, car ce sont des jeunes, ils ont le même âge tous les deux. Il y a des dérapages qui sont des erreurs de jeunesse, et il y a des moyens de les régler. C’est bien dommage que nous soyons obligés de faire intervenir la justice là où ça aurait pu se terminer avec un serrage de mains." Une poignée de mains que l'athlète aurait rejetée, d'après Me Arnaud Dupin.

"Une mise en examen n'est pas un jugement de culpabilité"

Maître Antenni, l'avocat de Pierre-Ambroise Bosse, a également réagi à la mise en examen de son client. "Une mise en examen n'est pas un jugement de culpabilité, a-t-il expliqué à L'Equipe. C'est même une suite logique dans le cadre de la stratégie de défense adverse. On attend le renvoi devant le tribunal correctionnel qui confirmera qu'il n'y a pas eu deux victimes mais une seule." L'athlète, de son côté, assure qu'il n'est "pas inquiet". "On comptera les points à la fin", a-t-il commenté.