Peine alourdie en appel pour un jeune YouTubeur condamné pour terrorisme

Le jeune homme avait été le destinataire d'une vidéo présageant de l'attentat de Saint-Étienne-du-Rouvray, en juillet 2016.
Le jeune homme avait été le destinataire d'une vidéo présageant de l'attentat de Saint-Étienne-du-Rouvray, en juillet 2016. © CHARLY TRIBALLEAU / AFP
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avec AFP , modifié à
D'abord auteur de vidéos humoristiques via la chaîne "Mamadou Segpa", le jeune homme de 21 ans s'était ensuite passionné pour la propagande djihadiste. Il a été condamné mardi à cinq ans et demi de prison. 

Un jeune YouTubeur, passé des sketches à la "drogue" de la propagande djihadiste, jusqu'à être le destinataire d'une vidéo présageant l'attentat de Saint-Etienne-du-Rouvray, a été condamné mardi en appel à cinq ans et demi de prison, assortis d'une période de sûreté.

Destinataire d'un message de Rachid Kassim. Le jeune homme, un Algérien de 21 ans, s'était forgé une petite notoriété sur YouTube où il avait créé des sketches humoristiques à succès, intitulés "Mamadou Segpa". Lors de son procès devant le tribunal correctionnel de Paris, le 1er décembre 2017, ce passionné de vidéo avait expliqué comment il était devenu ensuite "drogué" à la propagande djihadiste en regardant les films de l'organisation État islamique (EI) sur internet.

Jusqu'à être le destinataire d'une vidéo présageant l'attentat de Saint-Etienne-du-Rouvray en juillet 2016, enregistrée par l'un des deux tueurs du père Jacques Hamel, Abdel Malik Petitjean. Le propagandiste de l'EI Rachid Kassim, avec qui le jeune homme était en contact régulier sur la messagerie cryptée Telegram, la lui avait envoyée en lui demandant de la diffuser.

Velléités de départ en Syrie. En première instance, le jeune homme avait été condamné à cinq ans d'emprisonnement, sans période de sûreté, pour des velléités de départ en Syrie, ses échanges au sein de la "djihadosphère" sur internet et le téléchargement de fichiers par dizaines : images d'attentats, conseils sur les techniques de dissimulation…

En dépit de faits "d'une gravité évidente" - "vouloir partir en Syrie après les attentats de 2015 et 2016" - les juges s'étaient toutefois dits "confiants" s'agissant de sa "prise de conscience". Le parquet, qui avait requis sept ans de prison avec une période de sûreté des deux tiers, avait fait appel.