Au "Café Joyeux", 100% des salariés sont des travailleurs handicapés (Illustration). 1:25
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Céline Géraud, édité par Gauthier Delomez
Les personnes handicapées buttent encore trop souvent sur des employeurs réticents à embaucher. Pour la semaine européenne consacrée à l'emploi de personnes handicapées, Europe 1 vous fait découvrir le "Café Joyeux", qui n'emploie exclusivement que des personnes autistes ou trisomiques à Paris.

Un restaurant qui compte sur les personnes handicapées. À Paris, le "Café Joyeux" est le premier bistrot solidaire qui emploie et forme exclusivement des personnes autistes ou trisomiques. Présent dans quatre coins de la capitale, notamment aux Champs-Élysées ou dans le quartier de l'Opéra, l'enseigne a inauguré jeudi son cinquième restaurant, situé boulevard de la Madeleine, face à l'Olympia. À l'occasion de la semaine européenne pour l'emploi des personnes handicapées, Europe 1 vous propose de découvrir cette initiative à succès.

Insérer les personnes handicapées dans le milieu ordinaire

Le concept du Café Joyeux fait le pari de l'insertion des personnes handicapées dans le milieu ordinaire. Pour le fondateur Yann Bucaille-Lanzerac, c'est le meilleur des traitements. "La plus belle réussite, c'est de voir des médecins qui nous disent que c'est formidable", affirme-t-il au micro d'Europe 1. "Sans médicament et sans accompagnement spécialisé, le travail leur a permis de trouver une autre forme d'épanouissement", poursuit le fondateur. Parmi ces travailleurs, Mathilde, équipière depuis deux ans, mesure sa chance de faire partie de l'aventure. "Ça a vraiment changé ma vie et ça m'a beaucoup apporté. J'ai surtout mûri grâce à cela", assure-t-elle.

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En mars 2020, Brigitte Macron était venue à la rencontre des travailleurs handicapés d'un Café joyeux à Paris. Crédits : Yoan VALAT / POOL / AFP

"Ce n'est pas évident d'imposer un nom aussi doux", confie le parrain Samuel Le Bihan

Dans chaque bistrot, le même décor, la même effervescence, le même message gravé sur les tasses : "Servi avec le cœur". Pour le comédien Samuel Le Bihan, parrain du Café joyeux et papa d'une petite fille autiste, le concept est courageux. "Même le nom, 'joyeux', est audacieux. Ce n'est pas évident de réussir à imposer un nom aussi doux et gentil", souligne-t-il sur Europe 1. "Il y a aussi une voie que l'on n'explore pas, qui est celle de l'amour, l'amitié, l'acceptation, la tolérance, et dont les gens ont profondément envie", poursuit le comédien. En l'espace de quatre ans, ce sont 878 emplois à temps complet qui ont été créés.