Origine, genre ou handicap : lancement d'une plateforme nationale contre les discriminations

Elisabeth Moreno a inauguré vendredi une première plateforme nationale de signalement des discriminations.
Elisabeth Moreno a inauguré vendredi une première plateforme nationale de signalement des discriminations. © Florent Bardos / AFP
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Europe 1 avec AFP
La plateforme antidiscrimination.fr accompagne depuis vendredi matin gratuitement les victimes de discriminations quelles qu'elles soient : origine, genre, orientation sexuelle ou encore handicap. Ce projet avait été annoncé par l'exécutif après l'agression par des policiers du producteur Michel Zecler.

Elisabeth Moreno, la ministre déléguée chargée de l'Egalité, a inauguré vendredi avec la Défenseure des droits Claire Hédon une première plateforme nationale de signalement des discriminations, un projet annoncé par l'exécutif après l'agression par des policiers du producteur noir Michel Zecler. "Cette plateforme permet d'avoir une oreille et une personne qui puissent vous accompagner grâce à ce guichet unique à travers tous les services de l'Etat, toutes les associations qui luttent contre les discriminations", a résumé la ministre lors de sa visite.

La plateforme antidiscrimination.fr accompagne depuis vendredi matin gratuitement les victimes de discriminations quelles qu'elles soient : origine, genre, orientation sexuelle ou encore handicap. Pour rétablir le discriminé dans ses droits, elle est habilitée à engager une médiation avec les "discriminants, qu'il s'agisse d'un employeur, d'un service public ou privé ou bien même d'une agence immobilière". La plateforme est également accessible par un numéro de téléphone à quatre chiffres, le 3928. 

Plus de 200 appels enregistrés à la mi-journée

Emmanuel Macron a annoncé le lancement de cette plateforme vendredi sur Twitter. "Aujourd’hui, nous lançons avec la Défenseure des droits le site antidiscriminations.fr et un numéro, le 3928. Vous pouvez y échanger gratuitement et en temps réel avec des juristes spécialisés en matière de lutte contre les discriminations. Ils sont là pour vous écouter, répondre à toutes les questions que vous vous posez, vous informer sur vos droits, vous orienter vers les associations près de chez vous ou les services compétents de l’Etat", déclare-t-il dans un message audio.

A la mi-journée, plus de 200 appels avaient déjà été enregistrés par l'équipe de médiateurs et de juristes à l'autre bout du fil ou du tchat. Ces appels concernaient pêle-mêle des questions sur un retour de congé maternité, le suivi de dossiers déjà déposés devant une administration ou concernant les propos racistes d'un employeur, a constaté une journaliste de l'AFP.

SOS Racisme réclame des dispositifs judiciaires pour les victimes

Certaines associations comme la Maison des Potes ou SOS Racisme plaident pour un élargissement de la lutte contre les discriminations au-delà de l'accompagnement ou de l'écoute des victimes. "C'est important de rétablir le discriminé dans ses droits, mais aussi de travailler massivement sur les discriminants et même parfois sur les systèmes institués de discriminations", a indiqué Dominique Sopo, président de SOS Racisme.

Selon lui, "les médiations doivent être réservées à des situations particulières, et quand il y a matière à plainte, ce que nous réclamons en priorité ce sont des dispositifs de police ou judiciaires adaptés, avec la formation d'effectifs spécialisés", a-t-il insisté.