Le gouvernement lance une plateforme anti-discriminations avec la Défenseure des droits

Elisabeth Moreno
Elisabeth Moreno a annoncé le lancement d'une plateforme pour recueillir les témoignages sur les discriminations. © Florent Bardos / AFP
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avec AFP
La plateforme lancée vendredi avec la Défenseure des droits, Claire Hédon, sera accessible sur antidiscrimination.fr et au 3928. Elle aura pour but "d'accueillir la parole des personnes qui sont discriminées" et d'accompagner gratuitement les victimes pour les rétablir dans leurs droits, selon la ministre déléguée Élisabeth Moreno.

Élisabeth Moreno, la ministre déléguée chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l'égalité des chances, a annoncé vendredi sur Sud Radio le lancement le jour même d'une plateforme antidiscriminations par la Défenseure des droits. "On ne peut pas parler d'égalité des chances si on ne lutte pas contre les discriminations. (…) Cette plateforme, que nous lançons avec la Défenseure des droits aujourd'hui, c'est une plateforme qui est là pour accueillir la parole des personnes qui sont discriminées", a-t-elle expliqué.

"L'ascenseur social est rouillé"

"On ne peut pas accepter qu'une personne qui est discriminée (…) n'ait pas confiance dans la capacité de voir ses droits respectés", a défendu Élisabeth Moreno. L'"ascenseur (social) est rouillé", même si "certains arrivent encore à prendre l'escalier", a-t-elle estimé, interrogée sur la possibilité aujourd'hui pour un jeune de réaliser un parcours identique au sien, venue du Cap-Vert dans les années 1970.

La Défenseure des droits, autorité administrative indépendante, Claire Hédon, lancera dans l'après-midi antidiscrimination.fr, un nouveau service de signalement et d'aide des victimes de discriminations, afin d'accompagner gratuitement les victimes pour les rétablir dans leurs droits. La plateforme est également accessible par un numéro de téléphone à quatre chiffres, le 3928.

Une loi sur les séparatismes insuffisantes ?

Interrogée sur le projet de loi sur le "séparatisme", pour "lutter contre ceux qui s'estiment au-dessus des lois de la République", Élisabeth Moreno a dit ne pas croire que cela "soit suffisant". "Je pense que cette loi est un début", a-t-elle dit, en insistant sur le rôle joué par "l'éducation" pour "permettre à chacun de s'émanciper, pour pouvoir se former, trouver un emploi". "On ne s'enferme pas dans l'islamisme radical quand on sait les risques que ça sous-entend si on a des opportunités, tout le monde aspire à réussir", a-t-elle ajouté.