La loi de programmation militaire prévoit de nouveaux blindés légers, des Serval. 1:14
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William Molinié (au camp militaire de Caylus), édité par Gauthier Delomez / Crédit photo : CHARLY TRIBALLEAU / AFP , modifié à
L'Assemblée nationale poursuit son examen de la loi de programmation militaire (LPM) pour la période 2024-2030, qui prévoit notamment une hausse historique du budget des armées. Que va changer cette loi concrètement pour les militaires, et comment les nouveaux moyens sont-ils perçus ? Explications du chef de corps du 3e RPIMA au micro Europe 1.

La loi de programmation militaire (LPM) pour la période 2024-2030 est-elle à la hauteur des attentes ? Les députés continuent d'examiner le texte, qui prévoit une hausse historique du budget des armées. Toutefois, l'exécutif a dû faire des choix : il y aura moins de blindés que prévu, et pas de réelle transformation mais plus de moyens pour le cyber, le spatial ou encore la défense sol-air. Comment ces nouveaux moyens sont-ils perçus sur le terrain ? Europe 1 s'est entretenue avec le colonel Benoit Cussac, chef de corps du troisième régiment de parachutistes d’infanterie de marine de Carcassonne.

Pour lui, compte tenu de l’engagement financier historique, la LPM est difficilement critiquable. "Quand vous engagez plus de 400 milliards d’euros sur une loi de programmation militaire de sept ans, en progression d’un tiers par rapport à la dernière LPM, que vous constatez l’état de nos finances publiques, l’état de nos écoles, l’état de nos hôpitaux… Cette loi, elle ne suffit pas mais on n’a pas le droit de se plaindre", estime-t-il auprès d'Europe 1.

"Je vais acquérir de nouvelles capacités", souligne le colonel

Que va alors changer cette loi pour les militaires ? "Moi, je vais perdre des combattants d’infanterie mais je vais acquérir de nouvelles capacités", répond le colonel Benoit Cussac. "Je vais recréer des servants de mortiers de 120, je vais gagner des capacités en renseignement, en observation, les drones…", énumère-t-il.

Les moyens ne doivent pas être perçus comme une fin en soi : "Si j’ai 100 Serval [véhicule blindé léger, ndlr] mais que je n’ai pas les moyens de les entretenir, que je n’ai pas les munitions pour les faire tirer, je préfère en avoir 60. Et dans l’économie faite sur les 40, ça me permet d’acheter du potentiel, des munitions". Question de choix stratégiques donc et d’équilibre. Quoiqu'il en soit, l’objectif reste d’avoir "une ambition haute, même si on n’a pas toujours les moyens d’aboutir et de l’atteindre d’emblée".