En plus des 27 lits dont il dispose dans son service Covid, l'hôpital d'Haguenau a dû ouvrir une dizaine de places supplémentaires. (Image d'illustration) 1:17
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Mélina Facchin, édité par Romain David
En Alsace, l'hôpital d'Haguenau alerte sur le manque de personnel alors que l'unité Covid a dû ouvrir des lits supplémentaires pour faire face à l'afflux de malades. Les établissements de Bischwiller et de Wissembourg réclament également une aide supplémentaire.
REPORTAGE

La France ne sera pas confinée, du moins pas dans l'immédiat. Le Premier ministre a détaillé vendredi soir une série de restrictions, dont la fermeture des frontières et celle des centres commerciaux de plus de 20.000m2, supposées faire redescendre les chiffres de l'épidémie de Covid-19 sans passer par une nouvelle période d'enfermement. Mais ces mesures ont été jugées largement insuffisantes par une partie de l'opposition, ainsi que par certains professionnels de santé qui font directement face à la pression épidémique.

 

Ainsi, en Alsace, de nombreux médecins alertent depuis plusieurs jours sur la situation dans les hôpitaux de la région menacés par un risque de saturation. Ils demandent des renforts, notamment à l'hôpital d'Haguenau.

"Toutes les aides sont les bienvenues"

Dans cette unité Covid, les soignants ne s'arrêtent pas une minute : les 27 lits sont tous occupés par des patients. Une dizaine de places supplémentaires ont pu être créées, mais l'hôpital manque de bras. "Il nous manque de tout : des médecins, des infirmiers, des aides-soignants. Toutes les aides sont les bienvenues. C'est important pour que les équipes en première ligne depuis la première vague puissent tenir le coup sur le long terme", explique à Europe 1 Katie, cadre-infirmière. D'autant que s'occuper des patients Covid est chronophage "par rapport aux mesures d'habillage et de déshabillage et aux protocoles d'hygiène qui sont effectivement plus importants", relève Katie. Sans compter le soutien psychologique nécessaire pour les patients. 

"Les renforts peuvent venir de jeunes retraités, de professionnels libéraux ou de médecins remplaçants", énumère Mathieu Rocher, le directeur de l'établissement. "Evidemment, le plus est toujours le mieux. Mais si nous avions quelques médecins, quelques infirmiers et quelques aides-soignants en plus, nos personnels se sentiraient soutenus et c'est important." Les hôpitaux voisins de Bischwiller et Wissembourg ont eux aussi un besoin urgent de renforcer leurs équipes.