Le dépôt des Flandres près de Dunkerque a été réquisitionné par l'État. 2:04
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Lionel Gougelot, édité par Yanis Darras
Après la menace, la mise à exécution. Les premières perquisitions ont eu lieu ce jeudi dans un dépôt d'Esso-ExxonMobil. Tout près de Dunkerque, dans le dépôt TotalEnergies des Flandres, cinq personnes ont été réquisitionnées pour faire redémarrer le site. Les syndicats de ce dépôt pétrolier s'indignent de cette décision.

Emmanuel Macron l'a promis hier soir à la télévision. Si les négociations entre la direction de Total et les syndicats n'aboutissent pas, le gouvernement n'hésitera pas à lancer de nouvelles réquisitions, comme c'est déjà le cas pour certains employés d'ExxonMobil. Au dépôt de carburant de Flandres de TotalEnergies, près de Dunkerque, la réquisition a commencé, à la surprise des syndicats. Ce jeudi matin, ces derniers ont été informés de la mise en œuvre effectivement de cette procédure de réquisition. "On a un collègue de travail qui vient de nous appeler pour nous avertir qu'il avait reçu la visite de la gendarmerie à son domicile pour lui faire signer un papier de réquisition et venir travailler sur le site à 14 heures", explique le responsable Force ouvrière du dépôt de carburant Clément Mortier. 

Cinq opérateurs réquisitionnés 

"On trouve ça complètement inadmissible d'envoyer les gendarmes au domicile des salariés, devant leurs familles, devant leurs enfants pour venir travailler", s'alarme-t-il. Dès 14 heures, cinq opérateurs se présenteront au dépôt pour ouvrir les vannes des réservoirs ou tout simplement débloquer les expéditions de carburant par camion. Une remise en service des équipements qui prendra quelques jours. Les stations service de la région ne devraient donc pas être ravitaillées dans les prochaines heures. 

"On a un grave problème dans ce pays"

"Aujourd'hui, le dialogue social, c'est d'envoyer les forces de l'ordre aux domiciles pour contraindre les salariés en grève à travailler. Je crois qu'on a vraiment un grave problème dans ce pays", estime Benjamin Tange, délégué CGT. "Cette action n'est pas de nature à apaiser la situation. On voit qu'il y a d'autres professionnels qui partent en grève et le gouvernement choisit de réquisitionner les salariés plutôt que les représentants de Total, pour que la négociation commence", s'énerve-t-il. 

Au dépôt de Flandres, les organisations syndicales annoncent d'ores et déjà qu'un recours contre cette procédure de réquisition sera lancée dès sa mise en œuvre, cet après-midi.