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et S.S, édité par Ugo Pascolo , modifié à
Embouteillages monstrueux, incivilités, stress, risques d'accidents accrus...Avec la grève, certains dangers liés à la routes sont multipliés. Une situation dont pâtissent les autos-écoles, qui voient une partie de leurs heures de conduite annulées par des élèves apeurés. 
REPORTAGE

Dans les embouteillages records observés en Île-de-France depuis le début de la mobilisation contre la réforme des retraites, vous n'avez peut-être pas remarqué qu'elles étaient beaucoup moins présentes sur les routes. Et pour cause : les bouchons sont une véritable plaie (aussi) pour les autos-écoles. Risques d'accidents accrus, élèves stressés... la grève est devenue un véritable casse-tête pour les moniteurs.  

Entre six et huit heures de conduite annulées par jour

"À partir de 16 heures, c'est fini, on ne peut plus rouler", lâche Isabelle dans son auto-école du 12ème arrondissement de Paris. "Les gens prévoient de rentrer plus tôt, donc tout est bouché et on est obligé d'annuler entre six et huit heures de conduite par jour", explique-t-elle au micro d'Europe 1. "On prend beaucoup moins de leçons", confirme Thibault Drouanet, gérant d'une auto-école parisienne et vice-président de l'Union Nationale des Indépendants de la Conduite.

"Entre 20% et 30%" de perte de chiffre d'affaires

Face aux difficultés de la route, il a fallu non seulement adapter les horaires, mais également les élèves. "Le soir, on prend les gens qui ne sont pas proches de l'examen, et qui n'ont donc pas besoin de se rendre sur les circuits [d'examen]", précise-t-il. Une nouvelle organisation qui a, bien entendu, des répercussions sur le chiffre d'affaires, dont il estime la perte "entre 20% et 30%".

Mais une fois en voiture avec un moniteur, c'est loin d'être gagné pour les élèves qui se trouvent face à des situations tendues, avec des risques d'accidents accrus. "Il faut être hyper vigilant et bien sécuriser les élèves, parce que les gens font n'importe quoi sur la route", témoigne Édouard. "En tant que moniteur, il faut impérativement les protéger au maximum". Alors pour éviter d'avoir à affronter un stress anormal après seulement une poignée d'heures derrière un volant, certains élèves ont tout bonnement préféré reporter leur cours à début janvier. 

Une mesure qui sera peut-être insuffisante, puisque le leader de FO Yves Veyrier, a assuré dans le "Grand journal du soir" mardi sur Europe 1 qu'il était prêt "à ne rien lâcher", même en janvier, si le gouvernement ne revient pas sur sa décision concernant le nouveau système des retraites.