Retraites : Yves Veyrier (FO) prêt "à ne rien lâcher", même en janvier

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Ugo Pascolo , modifié à
Au micro du "Grand journal du soir" sur Europe 1, le secrétaire général Yves Veyrier a réaffirmé sa volonté du retrait pur et simple de la réforme des retraites, après une troisième journée de mobilisation qui a réuni une large foule, et a appelé Édouard Philippe à revenir sur ses positions, avant une rencontre intersyndicale mercredi et jeudi.
INTERVIEW

Il faisait partie des nombreux manifestants parisiens, aux côtés notamment des militants de la CGT, pour réclamer le retrait pur et simple de la réforme des retraites. À la veille d'une réunion avec Édouard Philippe pour essayer de sortir de la crise, Yves Veyrier va lui dire à nouveau qu'il "doit revenir à la raison". "Le Premier ministre n'arrive pas à convaincre, tout le monde comprend, et tous les syndicats y sont maintenant opposés", argumente le secrétaire général de FO. Invité du "Grand journal du soir" d'Europe 1 mardi, Yves Veyrier déplore le manque de dialogue du gouvernement : "Édouard Philippe a réaffirmé sa détermination alors qu'on le rencontre demain, où est le dialogue ? Où et le jusqu'au-boutisme ?"

"Le Premier ministre a ajouté l'âge pivot au projet, alors que FO a alerté dès le mois de mars que le 'bonus' allait vite se transformer en malus", poursuit-il. "J'ai proposé que l'on suive une suggestion du conseil d'orientation des retraites d'augmenter les cotisations de 1% pour rétablir l'équilibre [du système], mais le gouvernement a dit 'pas question'".

Dans ce qui semble devenir un face-à-face entre deux camps, qui semblent désormais irréconciliables, Yves Veyrier se montre prudent quant à l'hypothétique réouverture d'une négociation avec le gouvernement lors de la réunion avec Édouard Philippe mercredi. "J'attends de voir, mais la question de l'âge du départ à la retraite dépend étroitement du niveau de pension à 62 ans. Et avec le régime par points, le gouvernement pourra jouer sur les paramètres financiers", avance-t-il. "À un moment, quand on nous parle d'acte 2 [du quinquennat], d'écoute, de dialogue, il faut que cela se traduise."

Et si le statu quo est maintenu à l'issue de ces deux journées de réunion, Yves Veyrier n'exclut pas l'hypothèse de la poursuite du mouvement au mois de janvier : "On n'a pas l'intention d'abandonner, on ne va pas lâcher". 

La défense du "régime général des salariés"

Parmi les 615.000 à 1,8 million de manifestants qui ont défilé mardi en France pour la nouvelle journée d'action contre la réforme des retraites, Yves Veyrier a souligné sur Europe 1 que "beaucoup venaient du secteur privé. On a donc fait comprendre que le message [de la mobilisation] ne concerne pas que les régimes spéciaux, mais le régime général des salariés."