«On a l'impression d'être une vache à lait» : quand Bayrou appelle à «l'effort», les Français crient à l'injustice
Le Premier ministre a demandé mardi un "effort" à tous les Français, avec l'objectif de redresser les finances publiques du pays, sans être plus précis sur la nature que prendrait cet "effort". Une idée qui n'enchante pas tous les Français.
François Bayrou a annoncé mardi matin la présentation, en juillet, d'un "plan pluriannuel" de redressement des finances publiques. Une stratégie qui demandera "un effort à tous les Français", sans donner de précision sur la nature que prendrait cet effort qui devrait durer trois ou quatre ans. Une idée qui n'enchante pas tous les Français, comme a pu le constater Europe 1 dans les rues de Lyon.
"Ce sont toujours les mêmes qui font les efforts"
François Bayrou n'a rien dit sur la nature de "l'effort" qui sera demandé aux Français mais l'idée énerve déjà Jean-Baptiste, 29 ans, courtier en assurances. "J'ai l'impression que ce sont toujours les mêmes qui font les efforts : ceux qui travaillent, la classe moyenne dont je fais partie. On fait beaucoup d'efforts, constamment, et on a l'impression d'être surimposé, d'être une vache à lait, à chaque fois. Donc c'est vrai que c'est fatiguant...", souffle-t-il.
"On est déjà bien étranglé"
Ghyslaine, commerçante, ne se dit pas emballée non plus par cette annonce : "Je pense qu'on paie déjà assez d'impôts. Sur les revenus, sur les successions, sur tout... On est déjà bien étranglé, aussi bien le Français de classe moyenne que le Français un peu plus aisé. Ça suffit largement !"
Béatrice, elle, n'est pas contre l'idée de payer un peu plus d'impôts mais seulement si l'État gère mieux ses propres finances. "Il y a beaucoup d'argent perdu dans les services publics. Il y a beaucoup de commissions, d'organismes, de 'machins-trucs-chouettes' qui ne servent pas forcément à grand-chose. En fait, l'argent dépensé par l'État ne l'est pas forcément là où il faudrait", appuie-t-elle.
"Qu'ils arrêtent de taper sur ceux qui ont des fins de mois ric-rac"
Des politiques qui ne montrent vraiment pas l'exemple, estime Régis. "Qu'ils revoient leur train de vie déjà, leur niveau de vie aussi et qu'ils arrêtent de taper sur ceux qui se lèvent le matin, qui vont bosser et qui ont des fins de mois ric-rac. Sans jamais qu'eux ne revoient leur façon de gérer l'argent...", avance-t-il. Une mesure déjà impopulaire alors que le détail ne sera annoncé que début juillet.