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Nina Droff / Crédit photo : Valentino BELLONI / Hans Lucas via AFP , modifié à
Lundi, des négociations entre différents pays pour lutter contre la pollution plastique débuteront à Paris, sous l'égide des Nations Unies. Objectif : aboutir d'ici la fin 2024 à un traité juridiquement contraignant pour réduire cette pollution, néfaste pour les océans, les animaux marins et qui finit par se retrouver dans nos assiettes.

Il est partout dans notre quotidien et jusque dans nos océans : la pollution du plastique. Pour y remédier, des négociations entre les pays du monde débuteront lundi à Paris, sous l'égide des Nations Unies. Et dès ce samedi, la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna, et le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu reçoivent une quarantaine de représentants d'États. L'enjeu est d'aboutir d'ici fin 2024 à la signature d'un traité juridiquement contraignant pour réduire la pollution plastique. Le plastique qui salit surtout les mers et les océans.

Entre "8 à 12 millions de tonnes de plastique arrivent des fleuves vers la mer"

Aujourd'hui, on trouve du plastique dans n'importe quelle partie de l'océan, dans les glaciers du pôle Nord ou encore dans les fonds marins les plus profonds. Selon Jean-François Ghiglione, chercheur en océanographie au CNRS, plus de 20 % du plastique que nous consommons atterrit dans l'océan. "On sait qu'on a 8 à 12 millions de tonnes de plastique qui arrivent des fleuves vers la mer. C'est l'équivalent d'un camion-benne par minute en Méditerranée", souligne le chercheur. "On a pu trouver des endroits où il y avait autant de microplastiques, des plastiques qui font moins de cinq millimètres, que de zooplancton, c'est-à-dire la base de la chaîne alimentaire. Dans l'assiette d'un poisson, on a autant de plastique que d'alimentation."

Une concentration de plastique qui touche tous les organismes. Plus de 700 espèces d'animaux marins sont aujourd'hui menacées par cette pollution. "On a beaucoup d'animaux qui vont mourir de faim simplement parce qu'ils ont mangé trop de plastiques. Tous ces animaux qui ingèrent du plastique, même s'ils n'en meurent pas tout de suite, des perturbateurs endocriniens vont réguler leur croissance et leur développement. Donc ça va perturber vraiment les organismes qui vont manger ce plastique à cause des produits chimiques qu'il y a à l'intérieur", reprend Jean-François Ghiglione.

Interdire les produits toxiques dans le plastique

Pour les associations de défense de l'environnement, il est urgent de prendre des mesures contraignantes avec ce traité pour limiter la production de plastique au niveau mondial, mais aussi pour interdire les produits toxiques dans ces matériaux, explique Juliette Franquet, de l'ONG Zero Waste. "Il y a des additifs qui sont très toxiques et très nocifs et qui sont donc très mauvais pour l'environnement et pour notre santé. L'industrie pétrochimique est très créative pour créer des nouveaux types de plastiques : il y en a plus de 4.000 juste pour les emballages, ce qui est quand même un secteur très important."

Si rien n'est fait, l'utilisation de plastique risque de tripler d'ici 2060. Une première version du traité pour lutter contre la pollution plastique doit être présentée après cette semaine de discussions à Paris.