Frédéric Adnet 1:45
  • Copié
Ugo Pascolo
Invité d'Europe Soir ce mercredi après les nouvelles annonces contre le coronavirus d'Emmanuel Macron, le chef du service des urgences de l'hôpital Avicenne de Bobigny, Frédéric Adnet, a estimé que le pays était "dos au mur". Pour ce spécialiste, il fallait donc faire quelque chose pour éviter que la situation ne tourne à la catastrophe. 
INTERVIEW

Couvre-feu, "règle de 6"... Emmanuel Macron a tapé du poing sur la table ce mercredi en annonçant de nouvelles restrictions pour lutter contre le coronavirus. Des mesures qui viennent en réaction à une situation hospitalière "extrêmement inquiétante" estime ce mercredi soir dans Europe Soir le chef du service des urgences de l'hôpital Avicenne de Bobigny, Frédéric Adnet. "Il fallait faire quelque chose", estime-t-il. "On ne pouvait pas continuer comme ça, sur cette trajectoire qui nous amenait droit dans le mur."

Les services de réanimation "remplis à 100%"

Sans nouvelles restrictions, "notre situation aurait été catastrophique à la fin du mois", estime le spécialiste. "On donne le chiffre de 30%, 40%, 50% de patients Covid dans les réanimations, mais ces services sont remplis à 100% avec en plus les patients non-Covid.

"On n'a pas assez de lits"

Chiffre à l'appui, Frédéric Adnet rappelle l'ampleur de la recrudescence du virus en France. Alors qu'il a hospitalisé 100 patients Covid au printemps dernier, ils sont désormais "entre 5 et 10 par jour". "Il y a moins de patients que pendant la première vague, mais ils arrivent de manière continue et saturent l'hôpital. Le problème c'est que l'établissement ne s'est pas agrandi et qu'il faut gérer les patients non-Covid et les patients atteints du coronavirus." Un flux de patients trop important : "on n'a pas assez de lits, de service, d'hôpitaux".