Nouvelle plainte pour agression sexuelle d'une ex-collaboratrice contre Christophe Arend

L'ancienne collaboratrice, âgée de 30 ans, avait déposé une première plainte en octobre 2017 contre le député de la Moselle.
L'ancienne collaboratrice, âgée de 30 ans, avait déposé une première plainte en octobre 2017 contre le député de la Moselle. © AFP
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avec AFP , modifié à
L'ex-collaboratrice du député LREM de Moselle avait déjà déposé plainte pour harcèlement et agression sexuelle en 2017, mais elle avait été classée sans suite. 

Une ex-collaboratrice du député LREM Christophe Arend, qui doit être jugée vendredi à Sarreguemines, en Moselle, pour dénonciation calomnieuse après une plainte pour harcèlement et agression sexuelle classée sans suite, a déposé une nouvelle plainte contre le député, ont annoncé jeudi ses avocats.

L'ancienne assistante "a déposé plainte avec constitution de partie civile à raison de faits de harcèlement sexuel et d'agression sexuelle contre Christophe Arend afin qu'un juge d'instruction indépendant puisse instruire sur les faits qu'elle dénonce", écrivent dans un communiqué ses avocats, Patrick Klugman et Ivan Terel.

Une plainte déposée le 28 septembre. La plainte a été déposée le 28 septembre auprès du doyen des juges d'instruction du tribunal de grande instance de Sarreguemines, a précisé Me Terel. "Cette énième manœuvre ne fait que confirmer l'une des nombreuses facettes de la personnalité (de l'ex-assistante) que les témoins ont déjà mises en lumière, au premier rang desquelles règne l'art de la manipulation", a réagi l'avocat de Christophe Arend, Bertrand Cohen-Sabban.

Des "incohérences" relevées dans la première plainte. L'ancienne collaboratrice, âgée de 30 ans, avait déposé une première plainte en octobre 2017 contre le député de la Moselle. Elle l'accusait d'avoir multiplié "les remarques sexistes", mais aussi de l'avoir agressée sexuellement et d'avoir "tout fait pour (la) faire craquer". Cinq semaines plus tard, après l'audition de "nombreux témoins" et une "enquête approfondie", la plainte avait été classée sans suite par le parquet de Sarreguemines. Les investigations avaient révélé de "nombreuses incohérences et contradictions dans les déclarations de la plaignante" et l'existence "de nombreux messages à connotation sexuelle (envoyés) à Christophe Arend", avait souligné le procureur Jean-Luc Jaeg.

De "retentissantes déclarations partiales à la presse". Dans le communiqué, les conseils de l'ancienne collaboratrice relèvent "l'inhabituelle précipitation" du parquet à abandonner les poursuites contre le député. Ils regrettent aussi les "retentissantes déclarations partiales et partielles faites à la presse" du procureur à l'encontre de leur cliente, "dans une situation de particulière vulnérabilité". Le député LREM avait décidé de poursuivre son ancienne assistante pour "dénonciation calomnieuse".

L'audience, prévue vendredi devant le tribunal correctionnel de Sarreguemines, pourrait être renvoyée. "Compte tenu du dépôt de cette plainte et de l'information judiciaire qui va s'ouvrir, (l'ancienne collaboratrice) sollicitera qu'un sursis à statuer soit ordonné conformément à l'article 226-11 du Code pénal", précisent Mes Klugman et Terel. "Après avoir pris l'honneur de mon client en otage médiatique au mois d'octobre 2017, (elle) récidive en octobre 2018 au moyen de ce qui n'est rien d'autre qu'une prise d'otage judiciaire", a regretté Me Cohen-Sabban.