Nouvelle mosquée de Strasbourg : ses promoteurs rejettent des accusations "infondées"

Millî Görüs
L'association Millî Görüs accompagne la construction d'une mosquée strabsourgeoise. © Frederick FLORIN / AFP
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Europe 1 avec AFP , modifié à
L'association Millî Görüs a dénoncé les propos de Gérald Darmanin et du gouvernement en général à son encontre lors d'une conférence de presse. Porteuse d'un projet de construction d'une mosquée à Strasbourg, financée en partie par la mairie EELV, l'association a assuré qu'elle est "franco-française et indépendante". Elle a également réfuté toutes les "accusations d'islam politique". 

L'association Millî Görüs, porteuse d'un projet controversé de mosquée à Strasbourg, a vivement récusé mardi les accusations "infondées" d'allégeance à Ankara ou de "séparatisme", lors d'une conférence de presse. Se disant "particulièrement affecté" par les "nombreuses accusations" portées contre le projet de construction de la mosquée "Eyyub Sultan", le président du lieu de culte en construction, Eyüp Sahin, a estimé que cela n'était "pas tolérable dans un grand pays comme la France".

Un financement qui fait polémique

Le vote par le conseil municipal de Strasbourg, le 22 mars, du "principe" d'une subvention de 2,5 millions d'euros pour la construction de cette mosquée a déclenché la colère du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. Celui-ci a reproché à la maire écologiste Jeanne Barseghian de financer une "ingérence étrangère", celle de la Turquie, sur le sol français.

Il a également reproché à Millî Görüs de ne pas avoir signé en janvier la "Charte des principes de l'islam de France", texte ratifié par seulement cinq des neuf fédérations composant le Conseil français du culte musulman (CFCM).

"Une association franco-française, indépendante et qui n'est rattachée à aucun Etat"

"Nous avons été décriés tantôt comme étant des personnes instrumentalisées par des gouvernements étrangers, tantôt comme des personnes qui utilisent la religion pour faire de la politique", a déploré Eyüp Sahin devant la presse, aux côtés de représentants de CCMTF et Foi et Pratique, deux associations qui avaient également refusé de signer la Charte. "Nous avons été qualifiés d'ennemis du vivre-ensemble" ou "de la République", s'est-il encore ému, relevant que "certaines voix avaient réclamé la dissolution (de Millî Görüs), d'autres, notre retour au pays de nos parents". 

La Confédération islamique Millî Görüs (CIMG), l'association qui porte le projet, est "une association franco-française, indépendante et qui n'est rattachée à aucun Etat", a-t-il répliqué. "Nous ne sommes pas comptables de ce qui se passe dans notre pays d'origine". Quant au financement du projet, il est, selon lui, "transparent".

Les "accusations d'islam politique sont fausses"

Les "accusations d'islam politique sont fausses, infondées et nous les rejetons avec force", a encore insisté Eyüp Sahin, assurant que les promoteurs de cette mosquée n'étaient pas un "parti politique" et n'avaient pas de "projets" ou d'"agenda" politiques.

Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal avait estimé jeudi que Millî Görüs allait "à l'encontre des valeurs de la République" et n'avait "pas vocation à organiser des activités, à exister dans la République", sans toutefois annoncer la dissolution de cette organisation.