Construction d'une mosquée à Strasbourg : Darmanin s'oppose à une subvention de la mairie
"La mairie verte de Strasbourg finance une mosquée soutenue par une fédération qui a refusé de signer la charte des principes de l'islam de France et qui défend un islam politique", a accusé le ministre de l'Intérieur dans un tweet publié dans la nuit de lundi à mardi.
Gérald Darmanin a accusé la mairie EELV de Strasbourg de financer "une mosquée soutenue par une fédération qui défend l'islam politique" au lendemain d'un vote approuvant "le principe d'une subvention" de plus de 2,5 millions d'euros, et demandé la saisine de la justice. "La mairie verte de Strasbourg finance une mosquée soutenue par une fédération qui a refusé de signer la charte des principes de l'islam de France et qui défend un islam politique", a réagi Gérald Darmanin dans un tweet publié dans la nuit de lundi à mardi.
"Vivement que tout le monde ouvre les yeux et que la loi séparatisme soit bientôt votée et promulguée", a-t-il ajouté. "J’ai été très surprise du fait que le ministre de l'Intérieur s'adresse à moi par voie de tweet (...), d'autant plus que ce projet de mosquée (...) est un projet ancien, il ne date pas de ma mandature" mais "d'une dizaine d'années", a réagi dans l'après-midi la maire, Jeanne Barseghian, lors d'un point de presse durant lequel elle a défendu la délibération adoptée lundi par le conseil municipal.
Gérald Darmanin hausse le ton
Si Gérald Darmanin "a des choses et des éléments à nous transmettre" sur la Confédération islamique Millî Görüs (CIMG), porteuse de ce projet de mosquée, "qu'il le fasse", a-t-elle ajouté, expliquant que la préfète du Bas-Rhin actuelle, Josianne Chevalier, "ne (l)'a jamais alertée d'aucune manière sur ce projet en particulier".
En fin de matinée, le ministre a encore haussé le ton en annonçant, toujours sur Twitter, avoir demandé à la préfète de la région Grand Est et du Bas-Rhin de saisir la justice administrative de cette délibération du conseil municipal strasbourgeois. "Même si la loi séparatisme n'est pas encore adoptée, devant la gravité des décisions prises par la municipalité verte de Strasbourg, j'ai demandé à la préfète de déférer la délibération d'octroi de subvention devant le juge administratif", a écrit Gérald Darmanin.
Le versement effectif de la subvention soumis à un nouveau vote
Le Conseil municipal de Strasbourg a adopté lundi soir "le principe d'une subvention" de plus de 2,5 millions d'euros pour la construction d'une mosquée de Millî Görüs (CIMG), association réputée proche de la Turquie. Cette subvention représente "10% du montant des travaux", a relevé lors du vote Jeanne Barseghian, dont la majorité a affirmé qu'il s'agissait d'un pourcentage habituel pour le subventionnement des lieux de culte dans la capitale alsacienne. Le versement effectif de la subvention, critiquée par l'opposition municipale, doit faire l'objet d'un nouveau vote.
L'élue écologiste a proposé lundi soir d'intégrer dans le texte plusieurs conditions, comme la signature préalable de la Charte des principes pour l'islam de France ou encore des garanties sur la transparence des fonds destinés à financer le chantier. Or, en janvier, l'association Millî Görüs a refusé, avec d'autres fédérations du CFCM, de signer cette charte.