Notre-Dames-des-Landes : des riverains de la ZAD réclament 382.000 euros à l'État

Les époux Guy et Béatrice Lamisse ont été contraints de "condamner l'accès à leurs propres maisons"
Les époux Guy et Béatrice Lamisse ont été contraints de "condamner l'accès à leurs propres maisons" © JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Après avoir déposé une trentaine de plaintes, un couple de retraités riverains de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes  a décidé de déménager et d'attaquer l'État pour plusieurs motifs.

Un couple de retraités, dont la propriété jouxte la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, a annoncé mercredi avoir saisi le tribunal administratif de Nantes pour demander 382.000 euros à l'État à la suite d'infractions répétées qui les ont poussé à quitter les lieux.

Une propriété près d'une route départementale dans la ZAD

"Après une trentaine de plaintes déposées pour dégradations, vandalisme, pillages, effractions, squats, vols, dans notre maison située en bordure de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, nous avons décidé d'attaquer l'État pour faute, rupture d'égalité devant les charges publiques, préjudice, préjudice de jouissance, préjudice moral, préjudices matériels", a déclaré dans un communiqué Guy Lamisse, le propriétaire.

Le couple de retraités, qui réside désormais à Nantes, possède un ancien corps de ferme familial composé de deux maisons d'habitation, situé dans un lieu-dit Vigneux-de-Bretagne, commune voisine de Notre-Dame-des-Landes. La propriété est proche d'une route départementale incluse dans le périmètre de la "zone à défendre" sur laquelle se sont établis des opposants au projet de transfert de l'aéroport Nantes-Atlantique.

"Un cauchemar" depuis 2010

"Malgré l'abandon du projet de construction de l'aéroport, la zone n'a pas été libérée si bien (qu'ils) restent des victimes quotidiennes d'actes de délinquance, de vandalisme ou d'intimidation", a indiqué Jean-Marc Le Masson, leur avocat, dans la requête adressée au tribunal administratif.

Les époux Lamisse vivent "un cauchemar" depuis 2010 qui les a contraint à "condamner l'accès à leurs propres maisons" : ils ne s'y rendent plus que pour "surveiller les lieux et éviter leur dégradation", a-t-il ajouté. En 2016, "une pétition de 1.628 signatures de riverains dénonçant les exactions des zadistes" avait été remise à la préfecture de Loire-Atlantique, a rappelé Guy Lamisse, autrefois porte-parole du Collectif des riverains de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes.