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Gwladys Laffitte, édité par Laura Laplaud et Solène Leroux , modifié à
Au deuxième jour du procès de Nordahl Lelandais, jugé pour l'enlèvement et le meurtre de Maëlys de Araujo, la cour d'assises de l'Isère continue d'examiner la personnalité de cet ancien maître-chien avec plusieurs témoignages ce mardi, dont celui de l'une de ses ex-compagnes. Un témoignage qui permet de mieux cerner le côté sombre de l'accusé.

Le procès de Nordahl Lelandais dans l'affaire Maëlys se poursuit devant la cour d'assises de l'Isère à Grenoble. Pour la deuxième journée, la personnalité assez mystérieuse de cet homme de 38 ans commence à se dessiner. Appelée à la barre, son ancienne compagne livre un témoignage glaçant, permettant de mieux cerner la personnalité de l'ancien maître-chien. D’abord Vanessa a "succombé au charme" de Nordahl Lelandais, mais elle découvre rapidement son tempérament "colérique". Il tolère mal la frustration, il a toujours envie d’avoir des rapports sexuels. Vanessa, de son propre aveu est très libre sur la question, mais refuse parfois, ou alors elle accepte pour "être tranquille".

"Je l'ai ressenti comme un viol"

Nordahl Lelandais ne la force pas, mais il contourne son consentement, en filmant leurs ébats à son insu, en les diffusant sur un site Internet. "Je l'ai ressenti comme un viol", témoigne-t-elle. "C’est un non-respect des personnes", assène Vanessa. Dans son box l’accusé se défend et assure que la jeune femme était d’accord. Il minimise, tout comme cette dispute qui entraîne leur séparation.

Vanessa raconte une scène violente où il la soulève, la secoue, la menace de lui "faire bouffer le carrelage", de la jeter d’une montagne…. Pour Nordahl Lelandais, c’est une "chamaillerie". "Non, tu avais les yeux noirs, tu étais quelqu’un d’autre", lui répond-elle en pleurant. "En résumé, un homme impulsif ?", lui demande l’avocat général. "Oui, mais au-delà ça reste des questions sans réponse", nuance Vanessa face à la cour.

Un appel à la vérité

La cour a également entendu trois amis de Nordahl Lelandais qui l'ont appelé à dire la vérité. Le temps s'est arrêté trois fois aujourd'hui dans la cour d'assises de Grenoble. Trois moments où la salle a espéré que les suppliques de ses amis fassent flancher Nordahl Lelandais. "Il faut que tu dises aux parents de Maëlys ce que tu as fait, tu le leur dois", a d’abord commencé Fabien un ami en colère qui s’est senti berné par cet homme qu’il croyait connaître. Les yeux plein de tendresse plantés dans ceux de l’accusé, Coralie a à son tour essayé, dans un dialogue à sens unique, de lui arracher la vérité. "Il t’est passé quoi par la tête pour faire monter Maëlys dans la voiture ? T'as eu une pulsion sexuelle ? Je sais que tu mens Nono, regarde les parents, regarde !"

Mais l’ami de toujours fait non de la tête, essuie une larme, aucun son ne sort de sa bouche. Pas plus quand son meilleur ami s’adresse à lui d’une voix sourde : "T’as qu’une seule chance, et c’est maintenant, d’être jugé comme un homme compris ? Tu peux parler, expliquer l’inexplicable par respect pour toi-même." Mais l’atmosphère lourde et émouvante n’a pas fait vaciller l'ex-militaire, qui n’a pas souhaité répondre.