"Le temps passe, ne nous laissons pas dépasser. Il n'est pas dit qu'une tragédie chasse l'autre." Voilà comment Christian Estrosi a rappelé le devoir de mémoire ce mardi, quatre ans après l'attentat de Nice qui ont fait 86 morts et plus de 400 blessés sur la Promenade des Anglais. Lors de cette cérémonie très sobre organisée par la ville de Nice, dans les jardins de la villa Masséna, face à la Promenade, seules les familles de victimes et les autorités étaient conviées.
"Je n'ai pas les mots pour exprimer la puissance de ma douleur"
Un événement intime et masqué, coronavirus oblige, au cours duquel le coprésident de l'association Promenade des anges, Thierry Vimal, qui a perdu sa fille ce 14 juillet 2016, a pris la parole. "Nous déplacer en ville en juillet nous rappelle l'été 2016. Nous courions d'institutions en cellules d'accueil, de casernes en hôpitaux, sidérés par la douleur, harcelés d'images terribles, pleurant de chagrin, de fatigue, de rage, de résignation." Puis il a emprunté les mots de l'artiste Grand Corps Malade : "Je n'ai pas les mots pour exprimer la puissance de ma douleur. J'ai vu au fond de ses yeux ce que signifiait le mot malheur."
"Le coronavirus et ses conséquences ont un goût de déjà vu"
De son côté, le porte-parole de l'association Mémorial des anges a fait le parallèle avec la crise sanitaire que nous traversons : "Pour les victimes et proches de victimes d'actes terroristes, le coronavirus et ses conséquences ont un goût de déjà vu. C'est un bouleversement terrible qui soulève tout ce qui semblait stable et pérenne dans nos vies. Tout ressemble à ce qu'il y avait avant, mais rien n'est plus pareil."
86 noms, 86 vies happées par la barbarie islamiste un #14juillet. Les redire chaque année, c'est raviver la flamme du souvenir, c'est s'assurer que personne à #Nice06 ou en France ne puisse les oublier. pic.twitter.com/hgpv2P86y7
— Christian Estrosi (@cestrosi) July 14, 2020
Puis, les noms des 86 victimes ont été égrainées et 86 bougies ont été allumées devant les familles qui assistaient cet hommage, avant que les quelque 150 proches des victimes puissent déposer chacun une rose blanche au pied du Mémorial des anges.