Nice : Thimothé, mort en protégeant sa femme enceinte, n'existe pas

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Image d'illustration. © VALERY HACHE / AFP
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NM , modifié à
Thimothé Fournier, porté aux nues au lendemain de l'attentat de Nice pour avoir sauvé sa femme enceinte, ne figure pas dans la liste des 84 morts.

Le pot aux roses a été découvert. Thimothé, le "héros" qui est mort dans l'attentat de Nice le 14 juillet dernier en sauvant sa femme enceinte, n'existe pas, rapporte mercredi France 2.

Une histoire touchante très relayée. C'est au lendemain de l'attentat que ce buraliste parisien avait été hissé au rang de héros. La raison ? Il était mort écrasé par le camion du terroriste mais avait, juste avant, pousser sa femme enceinte de sept mois pour qu'elle soit épargnée. La touchante histoire avait été reprise par l'agence France Presse (AFP), puis, par beaucoup de médias dont Europe 1. La source ? Une certaine Anaïs qui disait être une cousine du jeune homme de 27 ans. 

Il n'est pas dans la liste des victimes. Or, selon Valérie Heurtel, journaliste de France 2, la victime n'existe tout simplement pas. Ses arguments ? "J'ai appelé toutes les fédérations de buralistes de Paris et je n'ai trouvé aucune trace de Thimothé Fournier", raconte-t-elle. Elle lance ensuite des appels à témoignage sur les réseaux sociaux. Mais ne récolte rien. Enfin, il n'y a pas de trace de cet homme dans la liste des 84 personnes mortes dans l'attentat de Nice. Selon la mairie contactée par Nice Matin, il "est toujours en vie. Ou alors il n'existe pas".

L'AFP admet un "fake". Interrogée par France 2, l'AFP admet s'être fait avoir. "Nous ne retrouvons pas trace de Thimothé Fournier, et nous pensons avoir été victimes d'un 'fake', une personne qui s'est fait passer pour un proche de cette supposée victime, en donnant luxe de détails, induisant en erreur un de nos journalistes à Paris", explique une journaliste de l'agence. Quant à recontacter la fameuse Anaïs, c'est devenu impossible car son compte Twitter a été fermé. "La direction de l'AFP a rappelé depuis en conférence de rédaction les règles en vigueur sur les sources et l'usage des réseaux sociaux, afin d'éviter qu'un tel incident ne se reproduise", indique aussi la journaliste de l'AFP.