Après les betteraves, la loi ouvre la porte à d'autres dérogations pour utiliser des néonicotinoïdes dans les cultures. 1:11
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Virginie Salmen, édité par Margaux Baralon
Le projet de loi permettant de déroger à la législation en vigueur en utilisant des néonicotinoïdes dans la culture des betteraves sucrières arrive en Conseil des ministres ce jeudi. Mais les écologistes s'inquiètent car rien ne figure dans le texte pour éviter que cette exception s'applique à d'autres plantations.

Il est jugé "inacceptable" par les écologistes. Mais le projet de loi sur les néonicotinoïdes sera bien présenté jeudi matin en Conseil des ministres. Le texte prévoit des dérogations à la loi pour utiliser, dans le cadre de la culture de la betterave sucrière, des graines enrobées d'insecticide jusqu'en 2023. Pour aider à faire passer la pilule, le gouvernement ne cesse de marteler que ces dérogations seront "réservées" à la betterave et ne bénéficieront à aucune autre culture.

"L'État ouvre la boîte aux dérogations"

Pourtant, les producteurs de maïs, notamment, réclament la même règle d'exception. Et aucune limite claire ne figure noir sur blanc dans le texte. "On craint qu'avec cette loi, l'État ouvre la boîte aux dérogations", explique le député écologiste (ex-LREM) Matthieu Orphelin. "Il y aura des pressions, des demandes. Il y en a déjà. La rédaction actuelle du projet de loi permettra au gouvernement de reprendre d'autres dérogations sur d'autres cultures sans contrôle du Parlement."

Pour Delphine Batho, autre députée écologiste, le gouvernement a accéléré le calendrier sur ce texte pour éviter les mobilisations citoyennes sur un sujet explosif. Et les élus de la majorité, qui ont déjà été échaudés par le débat sur le glyphosate, risquent à nouveau de se diviser.