La montée des eaux toucherait directement le littoral français 2:27
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Maximilien Carlier édité par Antoine Cuny-Le Callet
Les cartes dévoilées lundi par l’agence européenne de l’environnement font figure de nouvelle alerte. Ainsi, selon le pire des scénarios, dans le cas d'un réchauffement de quatre degrés, toute une partie du littoral de France pourrait disparaître d’ici 2100. Europe 1 s'est rendue à Dunkerque, ville concernée par cette possible montée des eaux.

Les cartes dévoilées hier par l’Agence européenne de l’environnement ont fait figure de nouvelle alerte. Avec le réchauffement climatique, le continent entier devra faire face à des épisodes climatiques extrêmes : des inondations plusieurs fois par an, des risques de feux de forêts augmentés de 20 à 40 % ainsi qu'une montée des eaux d'au moins un mètre d'ici 2100. Le littoral français pourrait être directement touché par cette dernière. "Ce qui arrive une fois par siècle, arrivera une fois par an", assure Pascal Canfin, député européen LREM, invité d'Europe mardi.

De Calais à Bray Dune en passant par Gravelines ou encore Marck-en-Calaisis, beaucoup de villes risques de subir les conséquences de la montée des eaux. Celle-ci pourrait atteindre un mètre d'ici 2100, une hauteur deux fois supérieure à celle du banc de digue des alliés à Dunkerque. "Ça fait peur, on n'imagine pas que cela puisse arriver", déclare pour Europe 1 André, un riverain habitant la ville depuis trente ans. "Une hauteur pareille c'est affolant, on ne va plus pouvoir se promener sur la digue."

La région a pourtant l'habitude de lutter contre la submersion marine. Mais les travaux de ré-ensablement et de rehaussement de la digue pourraient coûter des millions d'euros. "Les installations [actuelles] sont prévues pour une augmentation du niveau de la mer d’un mètre. Le problème posé, c’est la répétition de pluies torrentielles et inondations" déclare Jean-Marc Puissesseau, directeur du port de Calais. "Je pense que les ingénieurs ont le temps d’essayer de prévoir des dispositions physiques pour pallier à ces inondations."

Actifs économiques

"Il y a des actifs économiques, des situations où l’on ne va pas relocaliser les personnes. On ne va pas changer la localisation du port du Havre [ou des] chantiers navals de Saint-Nazaire", déclare Pascal Canfin. Le député européen et ancien directeur de WWF rappelle néanmoins la gravité des la situation.

L'importance du littoral français fait que les conséquences du réchauffement climatiques pourraient être dramatique pour le pays. Contrairement à l'idée reçu, le phénomène est déjà en train d'avoir des conséquences et ne touche pas que les îles du pacifique. "Toute maison que l’on construit aujourd’hui sur des zones potentiellement inondables, tout camping, hôtel ou zone commerciale [...], c’est autant d’argent qui nous coûtera encore plus cher demain", a-t-il ajouté.

Le député européen propose de mettre en place des tests de résilience systématiques dans les zones concernées. 450.000 habitant seraient concernés par la montée des eaux entre Calais, Dunkerque et Sain-Omer.