Moins de 1.000 réanimations pour Covid-19 : est-ce la fin de l'épidémie ?

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Mathieu Charrier, édité par Ugo Pascolo

Mardi, le dernier bilan du coronavirus en France faisait état de 955 malades en réanimation, un chiffre sept fois moins important que lors du pic de la crise. Une très bonne nouvelle qui ne doit pas faire perdre de vue que l'épidémie, si elle est ralentie, est toujours présente. 

C'est un symbole, mais pas la fin de l'épidémie. Dans son communiqué quotidien, la direction générale de la Santé a indiqué mardi que le nombre de patients en réanimation à cause du coronavirus était passé sous la barre des 1.000 personnes. Un seuil symbolique, surtout quand on le compare aux 7.000 cas graves hospitalisés au plus fort de la crise sanitaire, début avril. Et ce n'est pas la seule bonne nouvelle : le R0, le nombre de personnes que peut infecter un malade, est toujours en-dessous de 1 rappelle le Conseil scientifique. Une donnée essentielle pour limiter la transmission du virus.

Moins de passages aux urgences pour Covid-19, et moins de tests positifs...

Autre chiffre dans le vert, le passage aux urgences pour suspicion de Covid. Il est lui aussi en chute libre et désormais inférieur à 1%. Quant aux tests, seulement 1,6% sont positifs, sur les 35.000 réalisés quotidiennement en moyenne.

Mais tous ces bons chiffres ne doivent pas faire oublier que le Covid-19 est toujours en circulation en France. De nouveaux clusters sont d'ailleurs découverts chaque jour, le dernier en date étant celui de la cité judiciaire de Nancy avec trois cas avérés ce mercredi. Au total, 150 sont répertoriés sur l'ensemble du territoire et seulement un sur cinq est maîtrisé.

... mais un virus toujours en circulation

Alors pour ne pas voir l'épidémie repartir, une seule solution : le dépistage, martèle Arnaud Fontanet, épidémiologiste à l'Institut Pasteur. "Si on peut garantir quotidiennement 50.000 tests et que le nombre de cas positifs reste inférieur à 1.000, alors on est dans une situation que l'on peut considérer comme relativement contrôlée" explique-t-il au micro d'Europe 1. Un dépistage d'autant plus fondamental que "si le nombre de tests diminue, on sera à l'aveugle et pas en mesure de détecter précocement une éventuelle reprise de l'épidémie".

Si le président du Conseil scientifique Jean-François Delfraissy a assuré vendredi sur Europe 1 que l'épidémie était "contrôlée", il ne faut donc pas perdre de vue l'essentiel : elle est toujours là.