Les soignants seront de retour dans la rue mardi pour réclamer plus de moyens pour l'hôpital. 3:00
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Laetitia Drevet , modifié à
Trois mois après le début de la crise sanitaire, les soignants seront de retour dans la rue mardi pour réclamer plus de moyens pour l'hôpital. François Salachas, neurologue à la Pitié-Salpêtrière et membre du collectif Inter-Hôpitaux, était l'invité d'Europe 1 lundi soir. 
INTERVIEW

Les soignants seront de retour dans la rue mardi pour réclamer plus de moyens pour l'hôpital. "Fini les applaudissements, place aux rassemblements". Voilà le mot d'ordre de cette "journée d'action nationale", organisée à l'appel d'une coalition de syndicats (CGT, FO, SUD, Unsa...) et de collectifs hospitaliers (Inter-Hôpitaux et Inter-Urgences). "L'hôpital public est en danger. On se dirige vers une privatisation rampante de la santé en France", avertit François Salachas, neurologue à la Pitié-Salpêtrière et membre du collectif Inter-Hôpitaux, invité d'Europe 1 lundi. 

En mars, il avait interpellé le président de la République, en visite à l'hôpital, dénonçant par la suite sur Europe 1 le manque d'action du gouvernement envers l'hôpital public. "Il faut arrêter de parler, il faut des actes immédiatement", affirme-t-il aujourd'hui. Alors que la crise sanitaire semble maîtrisée, "on a l'impression que le plus dur est fait, que l'hôpital a tenu, qu’il suffit de panser les plaies". "En vérité, la capacité d'embaucher n'a pas augmenté", souligne-t-il, ajoutant que dans "bon nombre" d'hôpitaux français, seule la moitié des lits sont ouverts, faute de moyens et de personnel. 

"Les primes, c'est ponctuel, ça ne revalorise pas le métier"

Mi-mai, le gouvernement avait annoncé une prime pour les soignants, pouvant aller jusqu'à 1.500 euros. "Les primes c’est ponctuel, ce n'est pas ça qui valorise le métier", nuance François Salachas. Lui réclame une augmentation de 300 euros nets mensuels pour les soignants. "En dessous de ce chiffre, je suis inquiet pour l'évolution de la lutte, qui pourrait devenir un vrai conflit", dit-il. François Salachas espérait d'ailleurs l'annonce de cette augmentation en préalable des discussions du Ségur de la santé, lancé il y a deux semaines. "De ce côté-là, pour l'instant, il n'y a pas de résultat", déplore-t-il. 

Mardi, il invite tous les Français à se joindre aux manifestations qui auront lieu partout dans l'Hexagone. "Il ne s'agit pas que de défendre une profession. Il s'agit de notre capacité à soigner les gens", rappelle-t-il. A ceux qui ne descendront pas dans la rue, il demande de reprendre pendant 15 minutes les applaudissements qui avaient lieu tous les soirs pendant le confinement.