Pour Antoine Sfeir, politologue, la menace de l'EI est bien réelle. 2:19
  • Copié
, modifié à
"La France est aujourd'hui, clairement, le pays le plus menacé", a prévenu Patrick Calvar, le patron de la DGSI. Selon Antoine Sfeir, politologue et Thibault de Montbrial, spécialiste des questions de terrorisme, invités d’Europe 1, "il n’est pas alarmiste, il est réaliste".
INTERVIEW

"Non seulement Patrick Calvar sait de quoi il parle, mais au mois de février devant le Sénat, il avait déjà dit la même chose. Et le patron d’Europol l’avait également dit en janvier", rappelle Thibault de Montbrial. Cet avocat au barreau de Paris, également spécialiste des questions de terrorisme est revenu jeudi, sur Europe 1, sur les déclarations de Patrick Calvar, le patron de la Direction générale de la Sécurité intérieure. Dans son audition par la commission de la défense nationale et des forces armées de l'Assemblée nationale le 10 mai, dont le compte rendu a été publié mercredi, le directeur de la DGSI a affirmé que la France était "clairement visée" par le groupe Etat islamique.

"La France, c'est le modèle qu'ils craignent". "Pourquoi la France ? Car c’est une République laïque. C’est le modèle qu’ils craignent et qu’ils combattent. Si la France tombe au mains de cet Etat islamique, alors cela affaiblit toute l’Europe”, précise Antoine Sfeir, politologue, directeur des Cahiers de l’Orient.

Une menace intérieure. Selon Patrick Calvar, la menace vient aussi de l’intérieur. "Il a dit que la France avait un problème avec une partie de sa population. Il y a des gens qui partent mais aussi d’autres qui ne partent pas", complète Thibault de Montbrial.

"Chaque citoyen doit être vigilant". Cette menace, elle pourrait se traduire par des explosions à la bombe. "La crainte, c’est une campagne d’attaques multiples, le même jour, ou pendant des jours très rapprochés, peut être pas dans le même lieu, pour créer un effet de panique", redoute le spécialiste des questions de terrorisme. "On sait très bien que quand des gens sont décidés à mourir et à donner la mort, il est très difficile de l’empêcher" complète Antoine Sfeir. "Chaque citoyen doit être vigilant de ce point de vue là. Mais on ne peut pas dire qu’on peut empêcher quelqu’un de faire irréparable."

Les gares et les transports en commun. L'Euro de football 2016, en France, est un événement particulier sensible. "Les "fans zones" et les stades c’est une chose, mais 1,5 millions de gens de toute l’Europe arrivant en France c’est également des concentrations formidable de gens dans les gares, dans les transports en communs", pointe Thibault de Montbrial. "Je comprends que les autorités n’aient pas envie d’annuler l’Euro, cela serait démissionner et afficher une faiblesse qui n’est pas question de montrer. Maintenant c’est vrai aussi que l’on a un peu tendance à oublier que ce risque existe".