Menace d'un troisième confinement : des psychologues franciliens voient les consultations bondir

Les mauvais souvenirs laissés par les deux premiers confinements peuvent resurgir alors que plane la menace d'un troisième. (Image d'illustration)
Les mauvais souvenirs laissés par les deux premiers confinements peuvent resurgir alors que plane la menace d'un troisième. (Image d'illustration) © Pixabay
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Marine Protais, édité par Romain David
Psychiatre dans le 16ème arrondissement de Paris, Christine Dubois voit passer ces derniers jours de plus en plus de patients venus la consulter pour des angoisses liées à la perspective d'un reconfinement, les deux premiers ayant parfois été vécus comme des événements "traumatiques".

Les traits tirés, le visage fermé, Marie-Amélie, 25 ans, s'apprête à voir sa psychiatre pour la deuxième fois en trois semaines. Elle a très mal vécu les deux premiers confinements l'an dernier, alors l'idée d'un troisième la fait paniquer. Et pour éviter de prendre trop de médicaments, la jeune femme préfère multiplier les séances. "On devient dingue. Moi, je fais partie des gens qu'on qualifierait de fragiles. Donc très vite, mes angoisses prennent le dessus avec des crises, principalement de tremblements, de larmes, et des cauchemars", confie-t-elle à Europe 1.

La menace d'un troisième confinement contre le Covid-19, qu'il soit national ou local en Île-de-France, fait naître beaucoup d'angoisses chez certains Franciliens. Cette situation inquiète également les psychiatres, puisque certains sont encore en train de traiter les personnes qui ont souffert des deux premiers confinements, comme Amélie. Chez certains praticiens les prises de rendez-vous se sont multipliées ces derniers jours, avec, à la clé, des conseils parfois très simples à appliquer pour mettre a distance le contexte épidémique.

Depuis plusieurs jours, le cabinet de Christine Dubois, psychiatre dans le 16ème arrondissement de Paris, ne désemplit pas. "Beaucoup de gens disent 'plus jamais ça, plus de cette manière là'", rapporte-t-elle auprès d'Europe 1. "Il faut éviter la contamination, certes, mais pas sous la forme du premier confinement, qui a été presque traumatique pour certaines personnes", pointe-t-elle.

Maintenir un quotidien structuré pour ne pas céder à ses angoisses

Pour faire redescendre l'anxiété liée à la période, Christine Dubois conseille notamment de limiter les sources d'information, qu'il s'agisse de la télévision, de la radio ou d'Internet, à une vingtaine de minutes par jour. "La deuxième chose, c'est prendre soin de soi, c'est-à-dire de ses besoins physiologiques : manger, boire, dormir, se promener. Et puis, troisième chose, il faut essayer d'adopter des méthodes de relaxation qui marchent pour soi : faire des coloriages, faire des mandalas, faire du yoga, faire de la méditation…", énumère-t-elle. Cette psychiatre conseille également de maintenir, autant que faire se peut, des interactions sociales. 

Mais Christine Dubois constate aussi que bon nombre de ses patients ont déjà quitté leur angoisse parisienne pour aller se mettre au vert, à la campagne, essentiellement des personnes âgées qui ont une résidence secondaire.