Marseille : L'ex-président d'un club nautique condamné pour provocation à la haine

L'ancien président d'un club nautique de Marseille a été condamné vendredi à une amende de 10.000 euros pour injure publique raciale
L'ancien président d'un club nautique de Marseille a été condamné vendredi à une amende de 10.000 euros pour injure publique raciale © Nicolas TUCAT / AFP
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Europe 1 avec AFP , modifié à
L'ancien président d'un club nautique de Marseille qui avait tenu des propos racistes lors d'un conseil portuaire a été condamné vendredi à une amende de 10.000 euros pour injure publique raciale et provocation publique à la haine ou à la violence raciale.

L'ancien président d'un club nautique de Marseille qui avait tenu des propos racistes lors d'un conseil portuaire a été condamné vendredi à une amende de 10.000 euros pour injure publique raciale et provocation publique à la haine ou à la violence raciale. Le tribunal correctionnel de Marseille a condamné dans sa décision Christian Tommasini "compte tenu de l'incitation à s'armer en vue d'une 'ratonnade' et des termes méprisants utilisés à l'encontre de personnes du fait de leur origine maghrébine".

Le parquet avait requis trois mois d'emprisonnement avec sursis et 3.000 euros d'amende contre Christian Tommasini qui était à l'époque des faits président du Yachting Club de la Pointe-Rouge, à Marseille. Il avait démissionné après le tollé suscité par ses propos lors d'un conseil portuaire auquel assistaient deux élus, l'un de la Métropole Aix-Marseille-Provence et l'autre de la mairie de Marseille.

 

Abordant le problème des incivilités lors d'une réunion sur le port de plaisance de la Pointe-Rouge le 22 février, Christian Tommasini avait évoqué l'éventualité d'une "ratonnade", s'en prenant en des termes très virulents et péjoratifs à des personnes qualifiées "d'Arabes", selon des propos rapportés par le média d'investigation local Marsactu, enregistrement de la séance à l'appui.

Un euro symbolique pour la Ligue des droits de l'Homme

L'exception de nullité soulevée par le conseil de Christian Tommasini, qui contestait le caractère public des propos tenus, a été rejetée par le tribunal qui a estimé que les séances du conseil portuaire "ne sont pas ouvertes au public mais les propos tenus en son sein ont un caractère public". 

Christian Tommasini devra également indemniser, au titre du préjudice moral, plusieurs associations qui s'étaient portées parties civiles, dont la Licra ou SOS Racisme, à hauteur de 1.000 euros. La Ligue des droits de l'Homme a également obtenu un euro symbolique d'indemnisation. "Cette victoire judiciaire permet d'envoyer un message à  tous ceux qui attisent la haine et la violence racistes que leurs propos ne resteront pas impunis", s'est félicitée l'association La maison des potes, qui défend l'égalité, dans un communiqué.