Manifestant éborgné à Rennes : sa famille saisit le Défenseur des droits

"L'hypothèse la plus probable" est un "impact de balle de lanceur de balles de défense (LBD)" ou gomme-cogne, avait indiqué le parquet de Rennes en juin.
"L'hypothèse la plus probable" est un "impact de balle de lanceur de balles de défense (LBD)" ou gomme-cogne, avait indiqué le parquet de Rennes en juin. © AFP
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Âgé de 20 ans, l’étudiant avait perdu l’usage de son œil gauche après avoir reçu un projectile lancé par des policiers, en marge d’une manifestation contre la loi Travail, en avril dernier.

"Quitte à perdre un œil, il faut que ça serve à quelque chose". Jean-François Martin, 20 ans, avait été grièvement blessé à l’œil gauche en marge d'une manifestation contre la loi Travail à Rennes, le 28 avril dernier. L’enquête de l’IGPN a conclu, en juin, que l’étudiant avait été atteint d’un tir de gomme-cogne. Aujourd’hui, s’il n’a plus du tout l’usage de son œil, il n’en a pas pour le moins abandonné son combat. Sa famille a décidé de se constituer partie civile et de saisir, jeudi, le Défenseur des droits de Vannes, rapporte Ouest-France mardi.

"Apporter notre réflexion sur les méthodes policières". "Nous allons lui faire part ce qu’a vécu notre fils. Nous souhaitons aussi apporter notre réflexion sur les méthodes policières notamment l’utilisation de lanceur de balle de défense. Comment avons-nous pu en arriver là ?", témoigne Bruno, le père de Jean-François, au journal régional.

"Non pas contre le policier qui a tiré, mais contre le gouvernement". L’étudiant, lui, a repris les cours à l’université, malgré son handicap. "Je veux mener ce procès, non pas contre le policier qui a tiré, mais contre le gouvernement", explique-t-il. "Ma volonté propre est de mettre à jour cet accident ou cette erreur et de dire qu’il faut interdire l’utilisation du flash-ball".