Etudiant blessé à l’œil à Rennes : le lanceur de balles de défense est la cause "la plus probable"

Le lanceur de balles de défense a très probablement touché le manifestant.
Le lanceur de balles de défense a très probablement touché le manifestant. © PATRICK HERTZOG / AFP
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avec AFP , modifié à
Le manifestant qui a perdu l'usage de son œil a probablement été touché par une balle de lanceur de balles de défense de la police.

"L'hypothèse la plus probable" après la blessure à l’œil d'un jeune homme en marge d'une manifestation contre la loi Travail à Rennes le 28 avril est un "impact de balle de lanceur de balles de défense (LBD)" ou gomme-cogne, a indiqué mardi le parquet de Rennes dans un communiqué. Une enquête avait été confiée le 29 avril à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) par le parquet après la blessure du jeune manifestant, qui a perdu l'usage de son œil gauche

Au moins deux tirs de LBD en réaction à des jets de projectiles. Dans le cadre de cette enquête, deux experts ont conclu que "l'hypothèse la plus probable est celle d'une lésion majeure de la région orbitale gauche provoquée par un impact de balle de lanceur de balles de défense (LBD) 40x46mm", selon le communiqué. Le "LBD40" a succédé au "Flashball", premier gomme-cogne utilisé par les forces de l'ordre. "Par ailleurs, les investigations diligentées par l'IGPN ont permis d'établir qu'au moment des blessures occasionnées à ce manifestant, au moins deux tirs de LBD avaient été effectués par les services de police en réaction à des jets de projectiles ainsi que d'une fusée tirée dans leur direction, ayant embrasé le store d'un magasin, et en provenance de la zone où se trouvait le plaignant", précise le parquet.

Ouverture d'une information judiciaire. La victime, Jean-François Martin, avait porté plainte contre X début mai pour "violence aggravée". Dans le prolongement de cette plainte et au vu des éléments de l'enquête sur l'incident, le procureur de la République de Rennes Nicolas Jacquet a ouvert mardi "une information judiciaire afin de permettre la poursuite des investigations qui doivent désormais s'attacher à déterminer si les conditions et circonstances du tir étaient conformes aux principes de nécessité et de proportionnalité fixés par les textes législatifs et réglementaires ainsi qu'à la doctrine d'emploi de l'arme utilisée", a-t-il précisé dans le communiqué.