Maintien de l'ordre : les balles en caoutchouc tuent une victime sur 37

Les lanceurs de balles sont considérés comme dangereux par les chercheurs
Les lanceurs de balles sont considérés comme dangereux par les chercheurs © BERTRAND GUAY / AFP
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avec AFP , modifié à
Selon des chercheurs américains, les balles en caoutchouc utilisées pour le maintien de l'ordre causent le décès sur d'une personne sur 37 touchées.

Une victime sur 37 d'une balle en caoutchouc tirée par une arme de type "gomme-cogne" meurt des suites de ses blessures, selon des chercheurs américains qui appellent à limiter le recours à cette arme par les forces de l'ordre.

Sur 1.984 personnes touchées, 53 sont mortes. L'étude, publiée mardi dans la revue médicale britannique BMJ Open, analyse 26 articles qui rapportent 1.984 cas de blessés, "en majorité de jeunes adultes" et des hommes, entre 1990 et 2007 (manifestations, émeutes, événements sportifs, mutineries, arrestations...). Elle exclut par définition ceux qui ont été touchés sans gravité, et qui n'ont donc pas vu de médecin. Les cas rapportés viennent de pays très divers : Israël et les territoires palestiniens, le Royaume-Uni, les États-Unis, la Turquie, l'Inde, le Népal et la Suisse.

Sur cet ensemble, 53 personnes (3%) "sont mortes des suites de leurs blessures", avec plaie ouverte pour plus de la moitié d'entre elles (56%) et contusion pour près d'un quart (23%). Parmi les blessés, les dégâts sont considérables, avec 71% qui le sont grièvement, le plus fréquemment touchés "à l'épiderme ou aux extrémités" (mains et pieds). Et près d'un sur six (15,5%) subit une infirmité permanente, affectant le plus souvent la tête et le cou (notamment des éborgnements) ou le thorax.

Des armes qui sont plus dangereuses que dissuasives. Ces balles sont vendues par les fabricants comme des moyens dissuasifs, qui doivent causer des douleurs et des blessures légères à condition de respecter une certaine distance. Mais pour les chercheurs, elles "n'apparaissent pas comme un moyen d'avoir un recours à la force adapté dans les opérations de contrôle des foules".

"Ce type de balles, en particulier, devrait faire l'objet de restrictions. Il y a urgemment besoin d'établir des lignes directrices internationales pour empêcher des blessures, des infirmités et des morts inutiles", ajoutent-ils. En France, les "lanceurs de balle de défense", de type gomme-cogne, ont été à l'origine d'une mort, à Marseille en 2010, et de multiples blessures graves.

 

Mercredi, dans son Vrai-Faux de l'Info, Géraldine Woessner a passé au crible cette information : à réécouter ici.