Lutte antiterroriste : 700 Français dans les rangs de l'EI en Syrie et en Irak

Il reste dans les zones de combat irakiennes et syriennes 290 femmes et 460 enfants français, selon les chiffres de l'Uclat. Image d'illustration.
Il reste dans les zones de combat irakiennes et syriennes 290 femmes et 460 enfants français, selon les chiffres de l'Uclat. Image d'illustration. © Raqa Media Center / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
En plus des Français présents sur les théâtres de guerre, 200 autres sont revenus dans l'Hexagone en ayant échappé aux radars des autorités.

Au total, 700 Français sont engagés sous la bannière de l'organisation État Islamique (EI) en Irak et en Syrie, sur les 12.000 volontaires étrangers au Moyen Orient, estime Loïc Garnier, chef de l'Unité de coordination de la lutte antiterroriste (Uclat).

"Le plus gros contributeur de l'UE". Parmi les 3.000 Européens "dans les rangs de l'organisation terroriste", et "même si la Belgique est la plus représentée au regard de sa population, la France reste le plus gros contributeur de l'Union européenne", déclare le responsable dans une interview publiée dans l'édition de mercredi du Figaro, ajoutant que 232 "compatriotes [étaient] présumés décédés". En France, ils seraient "un millier de velléitaires" à manifester "la volonté de partir sans que l'on sache toujours si leur envie est vraiment réelle", ajoute-t-il.

200 "revenants" sortis des radars. Concernant les "revenants", c'est-à-dire ceux qui reviennent des territoires en guerre, Loïc Garnier en décompte "un peu plus de 200 sur le territoire national", puisque certains sortent des "radars en prenant des routes improbables et trompent la vigilance des services de police". 

"Prise en charge psychiatriques" pour les enfants. Selon lui, "il reste dans les zones de combat quelque 290 femmes et 460 enfants français, dont un tiers nés sur place - donc âgés de moins de 4 ans - ainsi qu'une vingtaine de combattants". Sur cette question des mineurs, Loïc Garnier explique que ces derniers ont perdu "la notion du bien et du mal" : "les islamistes ont instillé dans leur esprit un tel degré d'ultraviolence que cela devient presque un handicap mental. Le fait de côtoyer des cadavres, d'assister à des scènes de décapitations a été banalisé". "Des prises en charges psychiatriques seront nécessaires, tout comme des accueils dans des familles, la reconstitution d'un cocon où ils pourront à nouveau s'épanouir ainsi qu'une réacquisition de certaines valeurs", juge-t-il encore.

Attentat avec un drone. Alors que la menace terroriste reste élevée en France, frappée depuis janvier 2015 par une série d'attentats sans précédent qui ont fait 238 morts, le patron de l'Uclat estime une attaque à l'aide d'un drone "tout à fait envisageable, même si cela nécessite une technicité un peu plus poussée. Aucun scénario n'est exclu". Dix-sept projets d'attentats ont été déjoués sur le territoire en 2016, selon le gouvernement.