L'interdiction de la manifestation pro palestinienne samedi à Paris confirmée par le tribunal administratif

Le préfet de police de Paris, Didier Lallement, a interdit à la demande du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, la manifestation en soutien au peuple palestinien prévue samedi.
Le préfet de police de Paris, Didier Lallement, a interdit à la demande du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, la manifestation en soutien au peuple palestinien prévue samedi. © Thomas Samson/AFP
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Europe 1 avec AFP , modifié à
L'interdiction de la manifestation pro palestinienne prévue samedi à Paris a été confirmée par le tribunal administratif vendredi en fin d'après-midi. Cette décision avait été prise jeudi soir par le préfet de police de Paris, Didier Lallement, à la demande du ministre de l'Intérieur en raison de risques de "troubles à l'ordre public".

L'interdiction de la manifestation en soutien au peuple palestinien prévue samedi à Paris a été confirmée par le tribunal administratif, mais plusieurs rassemblements et défilés auront lieu en régions. Les avocats de l'Association des Palestiniens en Ile-de-France - organisatrice de la manifestation dans la capitale - ont affirmé vendredi soir que leur recours en référé-liberté contre l'interdiction de manifester avait été rejeté par le tribunal administratif. 

"La France est le seul pays démocratique à interdire ces manifestations", ont réagi auprès de l'AFP Me Sefen Guez Guez, Me Dominique Cochain et Me Ouadie Elhamamouchi, en annonçant faire "appel devant le Conseil d'Etat de ce rejet". "Le recours contre l'arrêté pris par le préfet de Police a été rejeté par le tribunal administratif. La manifestation prévue demain est donc interdite", a commenté la préfecture de police de Paris sur twitter, rappelant que "participer à une manifestation interdite fait l'objet d'une verbalisation à hauteur de 135EUR".

Le préfet Lallement pointe un "risque sérieux" de "troubles à l'ordre public"

Contrairement à l'habitude, le recours au tribunal administratif n'a pas été examiné en audience publique, le tribunal ayant invoqué une ordonnance permettant de statuer sans, en raison de l'état d'urgence sanitaire, avaient indiqué les avocats. L'interdiction de manifester avait été prise jeudi soir par le préfet de police de Paris, Didier Lallement, à la demande du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, en raison de risques de "troubles à l'ordre public".

Pour motiver l'interdiction, le préfet Lallement a pointé "un risque sérieux" de "troubles graves à l'ordre public", ainsi que d'"exactions contre des synagogues et intérêts israéliens". Et mis en avant, comme M. Darmanin, le précédent de 2014, lorsqu'une manifestation pro palestinienne à Paris avait dégénéré en violences urbaines.

Une manifestation initialement prévue pour commémorer la Nakba

"Depuis 2014, il y a eu plein de manifestations de défense de la cause palestinienne qui se sont déroulées sans aucun problème", répond Me Guez Guez. L'Association des Palestiniens en Ile-de-France avait "condamné cette interdiction" jeudi, l'un de ses responsables, Walid Atallah, dénonçant la "complicité de la France avec l'Etat d'Israël".

La manifestation était au départ prévue pour commémorer la Nakba, l'exode de centaines de milliers de Palestiniens à la création d'Israël en 1948. Avant que la flambée de violences en Israël et dans la bande de Gaza ces derniers jours ne vienne dessiner la perspective d'un rassemblement important. Les organisateurs comptaient notamment y dénoncer la position de la France, jugée trop favorable à Israël.