L'incendie dans les Pyrénées-Orientales stabilisé, un camping détruit

Plus de 300 vacanciers attendent dans un gymnase d'être relogés ou de rentrer chez eux.
Plus de 300 vacanciers attendent dans un gymnase d'être relogés ou de rentrer chez eux. © RAYMOND ROIG / AFP
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avec AFP
Un camping a été entièrement détruit à Argelès-sur-mer lors d'un incendie qui a parcouru 480 hectares dans les Pyrénées-Orientales au cours de la nuit de lundi à mardi. L'incendie, qui a aussi affecté les communes de Saint-André et de Sorède, provoquant l'évacuation au total de 3.000 personnes lundi soir de plusieurs campings, "est fixé".

Un camping a été détruit à Argelès-sur-Mer lors d'un incendie qui a parcouru 480 hectares dans les Pyrénées-Orientales au cours de la nuit de lundi à mardi. Plus de 300 vacanciers attendent dans un gymnase d'être relogés ou de rentrer chez eux. L'incendie, qui a aussi affecté les communes de Saint-André et de Sorède, provoquant l'évacuation au total de 3.000 personnes lundi soir de plusieurs campings, "est fixé, stabilisé", a déclaré mardi matin à l'AFP le préfet Rodrigue Furcy, présent au gymnase.

30 maisons touchées

Les flammes ont touché 30 maisons et pénétré dans huit d'entre elles, tandis qu'un entrepôt a été "fortement impacté", de même que l'un des campings, a-t-il précisé. Dans le gymnase d'Argelès-sur-Mer, des lits de camp ont été installés. Certaines personnes, dont des enfants, y dormaient encore en fin de matinée, a constaté un journaliste de l'AFP. D'autres discutent ou boivent de l'eau, assis à de longues tables, ou font la queue pour s'informer auprès d'une cellule de soutien.

À l'entrée du gymnase, un petit groupe parle avec le préfet et le maire d'Argelès, Antoine Parra, auxquels les vacanciers relatent les problèmes auxquels ils sont confrontés après leur évacuation précipitée. "On les aide à se projeter sur la suite. On est à leur côté pour les aider dans leurs choix et leurs démarches", affirme M. Furcy.

"Leur beau temps a viré au cauchemar"

"On est là pour recueillir leurs doléances. Certains sont dans l'angoisse", "leur beau temps a viré au cauchemar", ajoute M. Parra. Devant le gymnase, Laetitia Richard raconte son départ en catastrophe du camping des Chênes Rouges, ravagé par les flammes. "On rentrait de balade et on a vu la fumée. On s'est dit, 'c'est pas possible!'. L'année dernière déjà, on était en Gironde, mais à 30 km du feu. Cette fois-ci c'était tout près", explique-t-elle à l'AFP.

 

"On a chargé ce qu'on a pu et on est parti. On est en vie, c'est le principal", ajoute cette femme de 39 ans, venue des Sables-d'Olonne, en Vendée, avec son mari et ses deux enfants passer des vacances à Argelès. "On était dans la piscine et on a vu de la fumée et des cendres. Quand j'ai vu les avions, on a pris nos affaires", témoigne Stéphanie Bodinier, 49 ans, qui habite près d'Angers, et est venue en vacances avec son époux et sa fille.

Aucune victime parmi la population

Il n'y a pas eu de victime parmi la population. Selon la sécurité civile un sapeur-pompier du SDIS 66 a été gravement blessé. Dix-neuf autres ont été légèrement atteints après avoir inhalé les fumées, selon la préfecture.

Au total, quelque 650 pompiers et des moyens aériens ont été mobilisés pour combattre cet incendie, qui avait démarré en fin d'après-midi lundi à Saint-André.

Les Pyrénées-Orientales souffrent d'une sécheresse accrue

Frontalières avec l'Espagne, les Pyrénées-Orientales sont le département français le plus touché par la sécheresse. Le risque incendie y est très élevé, rappelle le préfet. "Nous avons plusieurs départs de feu par jour", précise-t-il.

"Les Pyrénées-Orientales souffrent depuis le début de l'année d'une sécheresse accrue, ils sont en vigilance rouge sécheresse. Beaucoup d'actions de prévention ont été menées par les sapeurs-pompiers. Pour autant, des départs ont été constatés, ce qui montre que le secteur est une véritable poudrière", analyse Eric Brocardi, porte-parole de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France.

Une enquête ouverte

Une enquête a été ouverte pour déterminer l'origine du feu, inconnue pour l'heure, et a été confiée à la brigade de recherches de Céret, a précisé mardi la gendarmerie. Le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, doit se rendre dans les Pyrénées-Orientales mardi après-midi afin "d'établir un premier bilan (relogement, habitations impactées), visiter l'un des campings, échanger avec les agents mobilisés", selon son cabinet. "Sur place, la situation reste tendue et les reconnaissances se poursuivent", note encore le cabinet du ministre.

La ministre déléguée en charge des Collectivités territoriales, Dominique Faure, doit également se rendre sur place pour, selon son cabinet, faire "un premier bilan des dégâts (...) se tenir aux côtés des familles fortement impactées" et "témoigner son soutien (...) aux forces de sécurité civile qui ont été héroïques face à ce feu".