«L’immigration exacerbe toutes les difficultés préexistantes de l’école», assure Joachim Le Floch-Imad
Joachim Le Floch-Imad, enseignant et essayiste, réagit à une note de l’Observatoire de l’immigration et de la démographie qui étudie l'impact de l'immigration sur l'éducation nationale. Réécoutez l'extrait. Vous pouvez réagir au 01.80.20.39.21.
L'immigration, un poids pour l'école ? Selon une note de l’Observatoire de l’immigration et de la démographie publiée ce vendredi 25 novembre, si l’immigration n’est pas la cause principale des difficultés de l’école, elle accentue les tensions et bouleverse le fonctionnement de l’institution, notamment en raison de l’arrivée massive d’élèves étrangers.
"2,4 fois plus de chances de se retrouver dans les groupes en difficulté en mathématiques"
Une analyse que partage Joachim Le Floch-Imad, enseignant et essayiste. "L'immigration n'est pas la première cause de l'effondrement de notre école, mais qu'elle en exacerbe toutes les difficultés préexistantes, à commencer par la chute du niveau scolaire moyen."
"J'en veux pour preuve le fait que les enfants issus de l'immigration ont 2,4 fois plus de chances de se retrouver dans les groupes en difficulté en mathématiques, avec un retard scolaire qui peut aller jusqu'à un an et demi en moyenne. Et par exemple, des élèves allophones, dont le nombre en augmentation de 153% depuis 2007, dont 1 sur 5 n'a jamais été scolarisé dans son pays d'origine", affirme le spécialiste dans Eliot Deval et vous.
"Des trajectoires de sur-réussite scolaire"
"Donc forcément, tout ça a des conséquences, tant au niveau macro, avec le recul de la France dans les classements internationaux, qu'au niveau micro avec un taux de redoublement plus précoce et un niveau de diplôme moindre à la fin."
Pour autant, Joachim Le Floch-Imad précise : "Ça ne veut pas dire évidemment qu'il n'y a pas des jeunes issus de l'immigration qui se battent, qui réussissent. Il n'y a pas des trajectoires de sur-réussite scolaire. Je parle par exemple dans l'étude de la trajectoire de la diaspora d'Asie du Sud-Est, qui est largement supérieure à celle des Français d'origine française. Donc évidemment, il ne s'agit pas de nier ces réalités, mais il s'agit de montrer aussi l'envers du décor et de mettre en lumière des statistiques qu'on ne montre jamais."