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Virginie Salmen, édité par Céline Brégand
Les "coronapistes", ces nouvelles pistes cyclables provisoires installées depuis le déconfinement, font débat. Certains élus souhaitent les retirer, d'autres songent à les pérenniser. Entre les cyclistes et les électeurs soucieux de la qualité de l'air, les pistes cyclables deviennent un enjeu électoral.

Quel avenir pour les "coronapistes" ? Ces pistes cyclables, provisoires installées pour éviter d'engorger les transports en commun et les routes lors du déconfinement, sont en train de devenir un enjeu du deuxième tour des municipales. Certains souhaitent les retirer, d'autres, comme Anne Hidalgo, la maire sortante de la capitale, les garder.

Objectif pour les cyclistes : faire perdurer ces pistes

Cela concerne la moitié des départements, 150 communes (source Fédération des utilisateurs de la bicyclette, FUB), dont certains élus pourraient être tentés de les effacer, sur pression des automobilistes notamment. Plus de la moitié des 1.000 km de pistes temporaires promises ont déjà été tracées en jaune sur les routes de France.

Maintenant, l'objectif pour les cyclistes, c'est qu'elles perdurent comme sur la D906, à Châtillon (Hauts-de-Seine), où Véronique circule tous les jours. "Ils ont dit qu'ils allaient mettre un budget en place pour pérenniser ces pistes alors on attend. Moi je vote 'oui' avec les deux mains et les deux pieds !" lance la cycliste au micro d'Europe 1. 

Des citoyens comptent les cyclistes

Pour les maintenir, il faut prouver qu'elles sont efficaces, donc utilisées. Pour ça, des citoyens se sont tout simplement mis... à compter. "On se met au bord de la piste cyclable et nous comptons tous les cyclistes qui passent", explique Stein van Oosteren. Mais ce n'est pas tout, ils comptent aussi "les voitures, les deux-roues motorisés, les bus, même le nombre de passagers dans les bus, et les piétons" afin de connaitre le pourcentage de cyclistes qui passent. "C'est incroyable. Aujourd'hui, on arrive déjà à 15% voire 20% [de cyclistes] dans certains cas !", alors que le chiffre est estimé à 3% au niveau national.

Mais ces pistes sont loin de faire l'unanimité. Elles ont déjà été démantelées à Saint Etienne, Quimper, Besançon, Argenteuil, parfois trois jours seulement après leur mise en place, comme sur l'avenue du Prado, à Marseille. Alors le collectif Vélo Ile-de-France les surveille comme le lait sur le feu "parce que la tentation de revenir en arrière est très forte", estime Stein van Oosteren. Les cyclistes l'assurent : ils ne sont pas seuls dans ce combat, et peuvent compter sur le soutien des électeurs les plus attentifs à la qualité de l'air.