Le fonds Mirova reste actionnaire d'Orpea mais veut des changements

Orpea
© Riccardo Milani / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
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avec AFP , modifié à
Le fonds d'investissement Mirova, l'un des principaux actionnaires d'Orpea, va rester au capital du groupe d'Ehpad privé, mais demande des changements profonds dans l'entreprise, selon une lettre transmise lundi à l'AFP.

Le fonds d'investissement Mirova, l'un des principaux actionnaires d'Orpea, va rester au capital du groupe d'Ehpad privé, mais demande des changements profonds dans l'entreprise, selon une lettre transmise lundi à l'AFP. La société de gestion dédiée à l'investissement responsable détient 3,90% du capital d'Orpea et exige notamment la transformation en "société à mission" de l'entreprise, au cœur d'un scandale depuis sa mise en cause pour maltraitance.

Transformation en "société mission"

Cette société de gestion dédiée à l'investissement responsable possède 3,90% du capital d'Orpea, ce qui en fait l'un de ses cinq plus grands actionnaires. Elle demande notamment la transformation en "société à mission" de l'entreprise au cœur d'un scandale depuis sa mise en cause dans un livre pour maltraitance de ses pensionnaires.

Dans une lettre adressée au président du conseil d'administration, Mirova, par ailleurs filiale de la banque Natixis, présente ses "demandes en matière de refonte de la gouvernance d'Orpea avec, au premier plan, l'adoption du statut de société à mission" lors de la prochaine assemblée générale.

La notion de "société à mission", introduite par la loi Pacte de 2019, permet à une entreprise commerciale d'intégrer dans ses statuts des objectifs sociaux et environnementaux auxquels elle consacrera des moyens et un suivi. Le spécialiste français de l'investissement responsable propose qu'Orpea inclut "la notion de bien-traitance" et des objectifs sociaux en matière de gestion des ressources humaines, le tout piloté par un comité d'employés et de personnes externes et contrôlé par un organisme indépendant.

Des demandes de transparence

Mirova a préféré "assumer ses responsabilités et poursuivre les discussions et les transformations de l'entreprise", plutôt que de sortir du capital, a affirmé à l'AFP Hervé Guez, directeur de la gestion action de la filiale de Natixis.La société de gestion émet également d'autres demandes qui touchent à la transparence, à la composition du comité RSE (responsabilité sociétale des entreprises), à la gouvernance et à la rémunération des dirigeants.

Sur ce dernier point, la société de gestion invite le conseil d'administration à "envisager l'incapacité de M. Le Masne (l'ancien directeur général remercié, NDLR) à déployer une stratégie RSE robuste durant son mandat comme une faute justifiant la non-attribution de son indemnité de départ".

"On ne veut pas préempter au résultat des enquêtes, mais on demande des éclaircissements", a complété auprès de l'AFP Mathilde Dufour, directrice de la recherche en développement durable de Mirova.

Orpea, dans la tourmente depuis la parution du livre "Les Fossoyeurs" du journaliste Victor Castanet, a mandaté les cabinets indépendants Grant Thornton et Alvarez & Marsal pour "évaluer en toute indépendance les allégations publiées" dans le livre-enquête. Le gouvernement français a également lancé deux enquêtes.

La ministre déléguée chargée de l'autonomie des personnes âgées, Brigitte Bourguignon, a également émis l'idée que les établissements privés lucratifs soient considérés comme des "entreprises à mission".