Breton 2:40
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Laetitia Drevet , modifié à
Le groupe pharmaceutique AstraZeneca a de nouveau annoncé samedi une réduction des livraisons de vaccins contre le coronavirus, pour la deuxième fois depuis janvier. Une annonce "inacceptable" pour Thierry Breton, commissaire européen, invité du "Grand Rendez-vous" sur Europe 1 dimanche. 
INTERVIEW

Pour la deuxième fois depuis janvier, AstraZeneca est revenu sur ses engagements. Le géant pharmaceutique a annoncé samedi de nouvelles réductions de livraisons de son vaccin contre le Covid-19 à l'Union européenne. "C'est inacceptable pour moi, ou du moins incompréhensible", s'emporte Thierry Breton, commissaire européen au marché intérieur et "monsieur vaccin" de l'Union européenne, invité du Grand Rendez-vous sur Europe 1 dimanche. 

AstraZeneca avait annoncé fin janvier ne pouvoir livrer aux Vingt-Sept que 40 millions de doses au 1er trimestre, sur les 120 millions initialement promises, en raison de difficultés manufacturières dans une usine belge. Cette fois encore, les délais de livraison s'expliquent selon Thierry Breton par des "dysfonctionnements dans la chaîne logistique". "Quand on signe un contrat qui dépasse de beaucoup le cadre commercial, compte tenu de l'importance des produits, s'il y a des incohérences, c'est à moi de les dénoncer et au conseil d’administration de prendre les mesures qui s’imposent."

12h de décalage pour dialoguer avec le DG, confiné en Australie

Le commissaire européen est chargé depuis janvier de dialoguer avec les laboratoires et de s'assurer que les contrats passés avec l'UE sont bien honorés. Dans le cas d'AstraZeneca, la communication est d'autant plus compliquée à établir que son directeur général est actuellement confiné en Australie. "Je ne le critique pas, mais cela m'impose d'avoir des contacts avec lui avec 12 heures de décalage horaire", souligne Thierry Breton. Si le DG gère les affaires logistiques à distance, Thierry Breton affirme, lui, se rendre "chaque semaine" dans les différentes usines de production. "Dans une situation comme celle-ci, il est important que le conseil d'administration veuille que les DG soient sur les sites."

Malgré ces difficultés, le commissaire européenne reste optimiste. "Ce n'est pas parce qu'il y a du retard avec AstraZeneca qu'il y aura du retard sur le programme de vaccination du premier trimestre", assure-t-il. D'autant que selon lui, "Pfizer produit plus que prévu". "C'est là tout l'intérêt de pouvoir compenser."