Le conseil municipal de Grenoble a décidé lundi d'autoriser le port du burkini dans ses piscines municipales. 1:29
  • Copié
Jean-Luc Boujon (à Grenoble), édité par Laura Laplaud
Le conseil municipal de Grenoble a décidé lundi d'autoriser le port du burkini dans ses piscines municipales. Une délibération houleuse et une mesure portée par le maire écologiste Éric Piolle adoptée d'extrême justesse, à deux voix d'écart seulement. Cette modification du règlement sera effective à partir du 1er juin prochain.

Deux petites voix d'écart : 29 pour, 27 contre. Comme attendu, le vote a été très serré mais au final, les burkinis seront bien présents dans les piscines grenobloises à partir du 1er juin 2022, c'est-à-dire dans 15 jours seulement. Un succès étriqué pour le maire de la ville, Éric Piolle, mais un succès dont il s'est tout de même félicité. "C'est serré mais ça passe ! Nous on savait qu'on avait une majorité pour ce texte", explique-t-il, soulagé. "C'est une victoire multiple, à la fois pour le droit des femmes et puis aussi pour le respect de la laïcité, c'est important, c'est l'un de nos textes fondamentaux."

"C'est un retour en arrière"

Pour autant, pas moins de 13 membres de la majorité d'Éric Piolle se sont prononcés contre son projet. C'est le cas d'Amel Zenati, musulmane, et conseillère municipale en désaccord avec le maire. "C'est un retour en arrière. Les femmes ont pu obtenir, au fil de quasiment de deux siècles, de nombreuses avancées. Or le burkini c'est un projet porté par des islamistes", lance-t-elle.

"C'est porté aussi par des femmes qui se considèrent féministes. Mais selon moi, le féminisme n'est pas là. Et puis, ce n'est pas une demande de la communauté musulmane, bien au contraire. Beaucoup de musulmans ne veulent pas être dans ce débat-là", poursuit Amel Zenati.

Un débat dans lequel s'est également invité Laurent Wauquiez, président de la région Auvergne-Rhône-Alpes qui, immédiatement après le vote, a confirmé qu'il allait couper toutes les subventions versées à la ville de Grenoble. Le Préfet de l'Isère, lui, va déposer un recours devant le tribunal administratif.