«Le bénévolat, c'est stop» : les policiers des BRI réclament une prime pour faire reconnaître la dangerosité de leur métier
Ces policiers d’élite des brigades de recherche et d'intervention sont en première ligne contre le grand banditisme. En "grève du zèle" depuis un mois, ils dénoncent des conditions de travail éprouvantes, une disponibilité permanente non compensée, et réclament une prime mensuelle de 500 euros pour la pénibilité de leur mission.
En première ligne face au grand banditisme et au terrorisme, les policiers des brigades de recherche et d’intervention (BRI) réclament une meilleure reconnaissance de leur engagement. Un mouvement de grogne touche actuellement toutes les unités de France, avec notamment la BRI de Marseille engagée dans une "grève du zèle" depuis un mois.
"La journée, ils sont censés travailler, et la nuit, ils sont d’astreinte"
Concrètement, ces policiers d’élite, habitués à dépasser largement leur quota d’heures, ont décidé de ne plus effectuer que le strict minimum prévu par leur contrat. Une manière de dénoncer des conditions de travail qu’ils jugent éprouvantes, voire injustes, au regard de la spécificité de leur mission.
Franck Faraci, enquêteur, décrit un quotidien à flux tendu. "Le problème de ce service, c’est que la journée, ils sont censés travailler, et la nuit, ils sont d’astreinte. Ils sont toujours rappelables, 24h/24. Ce sont des journées à rallonge, des téléphones qui sonnent à n’importe quelle heure… Les règlements de compte, les extorsions se font la nuit. Là, on ne parle pas de voleurs de poule. C’est la DZ Mafia, c’est tout ça", explique-t-il.
"Le bénévolat, c'est stop !"
Ces policiers hautement qualifiés, triés sur le volet, sont appelés sur les dossiers les plus sensibles. Leur disponibilité permanente, souvent au détriment de leur vie privée, mérite selon eux une compensation. "Ils sont quasiment d’astreinte un week-end sur deux. Vous imaginez, vous ne faites pas ce que vous voulez, vous n’allez pas au cinéma en famille, vous n’allez pas au restaurant, vous ne vous éloignez pas de votre domicile...", déplore Yann Bastière, référent investigation du syndicat Police Unité. “C’est ça, et souvent pas compensé. Donc le bénévolat, des choses comme ça, c’est stop”.
Malgré leur rôle déterminant dans l’arrestation de figures comme Mohamed Amra, Rédoine Faïd ou encore Antonio Ferrara, les membres des BRI estiment être "les grands oubliés". Ils réclament donc l’instauration d’une prime mensuelle de 500 euros pour valoriser la pénibilité de leur métier.